Crise Fillon-Copé : «Les scénaristes de l'UMP sont les plus forts»

«20 Minutes» a demandé à des scénaristes professionnels leur avis sur le feuilleton de la crise à l'UMP...

«UMP saison 2», sur BFMTV «#lesfeuxdeladroite» sur twitter, médias et commentateurs traitent le combat Copé-Fillon comme un feuilleton. Qu’en pensent les vrais scénaristes de fiction?

«Les scénaristes de l’UMP sont les plus forts de la place de Paris», estime Claude Laillembesc qui travaille, entre autres, pour «Plus belle la vie» et prépare un film sur Marx. «Tout le monde est impressionné par les qualité dramaturgiques. Deux éléments en particulier. La volonté suicidaire et l’intensité des détestations. En tant que scénariste, j’irais plutôt voir chez Shakespeare qu’à l’UMP pour m’inspirer, mais clairement il y a matière à fiction».

«Il faudrait un personnage extérieur»

«C’est du soap pur jus, total, extrêmement addictif», juge Arnaud Malherbe, auteur de Belleville Story, et qui prépare une série pour France 2. «C’est même plus fort que le rendez-vous fixe d’une série télé, car l’histoire se passe dans le monde vivant, et à chaque fois que tu vas aux toilettes, tu as peur de manquer un truc. Le tout avec un mélange de plein de genres, les amitiés trahies, le côté mafia et des cliffhangers très réussis. Mais depuis lundi, je suis déçu, ils répètent le même motif. J’avais bien aimé le côté retour de l'homme providentiel avec Sarkozy, mais ça ne fonctionne pas. Il faudrait une grande rupture, un personnage extérieur. De ce point de vue, les socialistes sont très décevants. C’est l’élément extérieur à la famille, ils auraient pu essayer d’en tirer parti, mais dramatiquement ils sont assez faibles. Pour la semaine prochaine, j’ai une proposition. Il y a la fête d’anniversaire de Chirac. Ce serait beau que ses bébés, Copé et Fillon, se retrouvent autour de leur grand-père, l’homme proche de la mort».

«L’histoire des votes pas comptabilisés, quel deus ex machina!», analyse Meriem Temim, qui écrit actuellement Le Théorème de la chieuse, une comédie pour le cinéma. «En écriture scénaristique, c’est le truc à éviter normalement. Car c’est tellement énorme que les gens n’achètent pas. Du coup, ça place l’UMP du côté du mauvais soap, celui qui en gros tue les gens pour après les faire revenir»!