Guerre des chefs à droite, guerre des nerfs à gauche
Drôle d’ambiance dans le sérail politique, à droite comme à gauche. Entre les alliés du PS qui le lâchent d’un côté, et la lutte entre Jean-François Copé et François Fillon de l’autre, la situation se tend dans les principaux partis.
A droite, pas de trêve estivale pour la nouvelle opposition, la guerre des chefs a commencé. Le feuilleton de l’été sera le match Copé / Fillon, et pas un jour ne passe sans qu’on détecte un mouvement tactique dans une des deux armées qui vont s’affronter à la rentrée.
François Fillon multiplie ainsi les ralliements sur son nom. Après Valérie Pécresse la semaine dernière, Laurent Wauquiez prône ce jeudi dans Le Figaro « l’Union autour de Fillon ». Le leader de la droite sociale lance même à Jean-François Copé un appel qui ressemble au baiser de Judas : « Jean-François Copé aura à cœur de mettre l’intérêt supérieur de notre famille politique avant tout. Son dynamisme sera très précieux dans une équipe aux côtés de François Fillon ». Un coup de poignard dans le dos, un peu à la manière de Valérie Pécresse d’ailleurs, jusqu’alors proche de Jean-François Copé. « Pas de mot pour qualifier » cela, a commenté le député-maire de Meaux la semaine dernière.
Enfin, on notera que Nathalie Kosciusko-Morizet, qui pour l’instant roule pour elle-même, vient de lancer une attaque contre Jean-François Copé : elle le met en demeure de s’expliquer sur le contrat qui lie l’UMP à Patrick Buisson, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy auteur de la droitisation de la campagne.
Opportunisme politique à droite
Il y a aussi, évidemment, de l’opportunisme dans ces ralliements : Fillon part avec un avantage dans l’opinion, grâce au quinquennat passé à Matignon. Jean-François Copé, en tout cas, se prépare à éventuellement perdre la bataille du parti sans renoncer pour autant à une candidature en 2017, dans le cadre des primaires de la droite.
A gauche, le PS contre ses alliés
Ça tangue aussi fortement à la gauche de la gauche, et les députés communistes se demandent tout haut s’ils vont voter la confiance au gouvernement Ayrault mardi prochain.
Entre l’augmentation du Smic de 2%, la définition par Manuel Valls d’une politique d’immigration jugée trop dure par certains, le Front de gauche pourrait donc faire un coup d’éclat. Le geste n’aurait pas de conséquence politique, car le PS, fort de sa majorité absolue, peut gouverner seul. Et il vaut mieux qu’il ait les coudées franches avec la crise qui se profile en Europe.