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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
25 juin 2012

Eau : les agriculteurs s'engagent à polluer moins

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Le conseil général entérine un deuxième plan départemental de l’eau cet après-midi. Il met en place un ensemble de mesures à suivre pour améliorer la qualité de l’eau.

Le message est fort. C’est dans une ferme que sera signé, cet après-midi, le plan départemental de l’eau (PDE) 2012-2016. Une façon de montrer aux agriculteurs qu'il les concerne directement. Un premier plan, de 2007 à 2011, avait mis l’ensemble des acteurs de l’eau en mouvement. Cependant, les robinets de 126000 Seine-et-marnais continuent à délivrer une eau qui ne correspond pas aux normes gouvernementales (voir l'infographie). Ce deuxième PDE doit mettre fin au problème d’ici à 2016. Un véritable défi dans un département composé d’une constellation de villages soumis à une forte pression agricole. Pour y parvenir, les spécialistes du conseil général ont déterminé quatre chantiers prioritaires.

Les communes où l'eau reste non potable (2010)

Réduire les traitements agricoles

Le plus gros problème lié à l'agriculture reste la diffusion d'engrais, pesticides et produits phytosanitaires. En Seine-et-Marne, six nappes phréatiques sur sept sont fortement polluées par ces substances. Toutefois, les agriculteurs ne peuvent pas arrêter de traiter les cultures du jour au lendemain sous peine de perdre en productivité. Le nouveau PDE propose une transition en douceur. Plus de sept municipalités sur dix se sont déjà engagées à les réduire. Le plan les incite à proscrire toute substance chimique dans leurs espaces verts. La SNCF et les gérants de golf seront sensibilisés.

 

Sécuriser l'alimentation en eau potable

Le PDE 2012 prévoit de créer un périmètre de sécurité autour des zones de

La Chaussée où l'eau reste non potable (2010)

captage pour éviter les pollutions accidentelles. En période de sécheresse, le département limitera sa consommation d'eau. La nappe phréatique du Champigny, qui alimente une grande partie de la Seine-et-Marne, se vide plus vite qu'elle ne se remplit depuis plusieurs années. L’état du réseau de canalisations fait perdre la moitié de l’eau transportée dans certains secteurs. Les communes seront aidées pour financer les réparations.

Assainir les cours d'eau naturels

Certains écosystèmes sont très pollués par les rejets dans les cours d’eau insuffisamment «propres». Cinquante stations d’épuration soit une sur six, ne sont pas aux normes. Elles seront réhabilitées afin qu'elles ne rejettent plus de substances nocives dans les rivières et les étangs. Ces produits ont entraîné la prolifération d’algues et de végétations qui asphyxient les écosystèmes. Quelques cours d’eau vont être modifiés à coups de pelleteuses et de bulldozers afin d’enrayer ce phénomène.

Fédérer les acteurs

Petites communes et exploitants vont être rassemblées en syndicats afin de mutualiser leurs moyens et leurs techniques afin d'améliorer l’efficacité de la lutte contre la pollution. Néanmoins, on ne le cache pas au conseil général, le plus dur reste à mettre tout le monde d’accord. Petits exploitants, gros industriels et associations écologistes ont rarement les mêmes intérêts. Cependant, une certaine osmose sera nécessaire pour des actions efficaces. L’arrivée de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Seine‑et-Marne parmi les participants au plan départemental de l’eau 2012‑2016 devrait aider à concilier les parties.

NICOLAS SIVAN


«Cultivateurs, industriels et particuliers doivent se mobiliser»

Jean Dey

Jean Dey vice-président du conseil général chargé de l'environnement

Quels sont les grands chantiers de ce second plan départemental de l'eau ?

JEAN DEY : Il doit prendre en compte deux paramètres : la qualité etla quantité. D'un point de vue technique, nous savons comment améliorer la qualité de l'eau distribuée aux Seine-et-Mamais. Ce qui nous manque, ce sont les financements pour étendre ces solutions à tout le territoire. Nous essaierons de les trouver avec l'aide de la chambre de commerce de Seine-et-Marne, notre nouveau partenaire.

Comment diminuer les pollutions liées à l’agriculture, très importante dans le département ?

Le premier plan a mis en place cinq territoires tests dans le département, où l'on essaye différentes mesures agroenvironnementales. A terme, nous choisirons les meilleures pour proposer un itinéraire technique à l'ensemble des agriculteurs de Seine-et-Marne. On peut sauvegarder la rentabilité des exploitations en utilisant moins d'engrais et de pesticides. Des techniciens agréés et des agriculteurs biologiques viendront en aide à ceux qui le souhaitent afin d'y parvenir.

Les particuliers ont un rôle à jouer ?

Oui. Cultivateurs, industriels, particuliers : chacun doit se mobiliser pour faire des économies d'eau. Le nouveau plan départemental de l'eau prévoit des campagnes de sensibilisation à ce sujet. Cette mesure doit être étendue à tous les départements d’Île-de-France qui puisent leur eau potable dans la nappe phréatique de Champigny. En période de sécheresse, il n'y a pas de raison que seuls les Seine-et-Mamais se serrent la ceinture.


«Nous sommes enfin écoutés»

Christophe De Rycke

CHRISTOPHE DE RYCKE : secrétaire général de la FDSEA 77

«Les agriculteurs sont unanimes. Ce second plan départemental de l’eau est très intéressant», assure Christophe de Rycke, secrétaire général de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) de Seine-et-Marne. Mais les exploitants agricoles du département n’ont pas toujours été de cet avis. Il y a quelques mois, ils étaient fermement opposés à une première mouture du plan départemental de l’eau 2012 (PDE). Elle prévoyait qu'on puisse leur imposer d'utiliser jusqu'à 5O% de fertilisants en moins si leur engagement volontaire n’était pas suffisant.«Nous sommes dans l’incapacité technique de répondre à cette demande, estime Christophe de Rycke. Il est possible d’atteindre les 30% sans trop de pertes de rendement. Pour faire plus, il nous faut de nouvelles techniques». Les fédérations d’agriculteurs seine-et-marnais ont obtenu gain de cause. Plutôt que de leur imposer des mesures contraignantes, le PDE 2012 leur propose des solutions innovantes à l’issue de ses recherches (voir l'interview de Jean Dey). «Nous sommes enfin écoutés», se réjouit Christophe de Rycke. 

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