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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
19 janvier 2012

On a retrouvé la pomme originelle

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Péché originel (Michiel Coxcie)C’est un jardin d’Eden qui aurait pu inspirer l’histoire d’Adam et Eve. A la frontière entre la Chine et le Kazakhstan, les montagnes du Tian Shan abritent une forêt de pommiers sauvages qui a longtemps été oubliée des hommes. Jusqu’à ce qu’un biologiste russe émette en 1929 l’hypothèse que les forêts d’Almaty soient le berceau de nos pommes modernes.

Un siècle plus tard, des analyses ADN lui ont donné raison : le séquençage complet du génome de nos pommes domestiques confirme que les pommiers kazakhs, apparues sur Terre à l’ère des dinosaures, il y a soixante-cinq millions d’années, sont bien les ancêtres vivants de nos golden, granny smith ou reinettes. Cette découverte historique majeure, qui fait l’objet jusqu’au 5 mars d’une exposition au chai de Bercy ( XIIe), pourrait demain révolutionner les pratiques des pomiculteurs (voir encadré). Car ces pommes préhistoriques, baptisées Malus sieversii, sont naturellement résistantes aux principales maladies qui affectent les vergers.

Une saveur incomparable que l’on doit aux ours

Lorsque la biologiste Catherine Peix, auteur du « l’Origine de la pomme ou le jardin d’Eden retrouvé », a découvert pour la première fois les « montagnes célestes » du Kazakhstan, elle est restée bouche bée devant ces forêts d’arbres monumentaux pouvant atteindre plus de 30 m de haut, entrelacés de lianes et croulant sous une abondance de fruits. « Au pied des neiges éternelles, entre 800 m et 2000 m d’altitude, les pommiers kazakhs ont su s’adapter à des températures oscillant entre - 40 oC l’hiver et + 40  oC l’été », souligne Catherine Peix, qui se bat au sein de l’association Alma pour préserver ce « trésor ». Certains fruits ont la chair rouge et des arômes « de rose, de banane ou de framboise ».
Une saveur incomparable que l’on doit… aux ours. « Ils se nourrissaient des fruits les plus gros et les plus sucrés et ont dispersé, grâce à leurs déjections, des graines partout dans les montagnes », explique Elizabeth Leciak, secrétaire générale de l’association Alma.
Ces pommes rouge, verte et jaune ont ensuite été transportées par les nomades au gré des migrations de population et des guerres, passant de la Mésopotamie à la Rome antique. Domestiquées il y a deux mille ans, les héritières de Malus sieversiiont malheureusement perdu au fil de leurs pérégrinations l’incroyable richesse génétique et gustative de leurs aïeules.

« Pour satisfaire aux standards de la grande distribution, on ne trouve plus aujourd’hui qu’une dizaine de sortes de pommes au supermarché, alors qu’il en existe 5000 variétés menacées de disparition, déplore le de l’Association des croqueurs de pommes, Jean Lefèvre. En tant que sapeurs-pompiers des terroirs, on se doit de protéger ce patrimoine génétique ancien. » Catherine Peix a fait de ce combat une priorité, craignant que les arbres pluricentenaires de son jardin d’Eden ne soient menacés au Kazakhstan par la déforestation, les pillages et l’urbanisation.

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La caricature de Daniel Hue

Steve Jobs l'avait déjà trouvée...

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