Pôle Emploi : un portefeuille de 655 demandeurs d’emploi pour un conseiller à Yerres Essonne

Peu à peu, la réalité apparaît, et il est de plus en plus évident que la taille moyenne des portefeuilles des conseillers diffusée par la direction de Pôle Emploi ne correspond en rien à la réalité vécue par les conseillers.

Nous l’avons dans ce blog mis en évidence à plusieurs reprises, dès Septembre 2010.

Le Parisien a enquêté en Ile de France et les données qu’il a recueillies confirment ce que nous avons écrit. Il affirme à son tour que le chiffre de 200 est proche de la réalité. Sonarticle paru ce jour, veille du sommet social, est d’ailleurs  intitulé “Pôle emploi au bord de l’implosion”.

Et pour la taille maximum, les chiffres très élevés que nous avions relevés sont pulvérisés. Le Parisien écrit qu’à Garges-les-Gonesses (Val d’Oise) “nous avons en effet un conseiller … censé suivre 516 personnes par mois, tandis que cet agent à Yerres (Essonne) pas moins de… 655.

Comment penser qu’avec de tels effectifs, un conseiller est à même d’assurer un réel suivi ? Comment penser qu’il peut travailler à la mise en place des actions appropriées de formation aux demandeurs d’emploi (si elles existent) ?

Et comment ne pas être éberlué que l’UNÉDIC, et donc les partenaires sociaux qui la gèrent, et en tout premier lieu son Président, Gaby Bonnand, de la CFDT, aient pu signer la convention qui lie pour trois ans l’Etat, l’UNÉDIC et Pôle Emploi, alors que celle-ci ne prévoit pas de variation des effectifs en fonction de l’évolution de la situation du chômage.

Même si un geste pas trop symbolique est obtenu lors du sommet social, et que l’Etat doit faire, face à l’évidence, évoluer son blocage absolu à toute création de postes, et arrêter enfin le mouvement de baisse des effectifs salariés face à la hausse des “clients”, il faudra de toutes façons plusieurs mois pour que son impact soit perçu dans les agences et allège la taille des portefeuilles.

Gouverner c’est prévoir ! Ça fait plisi.