La formation des chômeurs en question.

François Fillon a affirmé jeudi que "la bataille pour l'emploi" devait "s'amplifier" et plaidé pour "des réformes profondes" face à une situation "extrêmement difficile", en se rendant à l'"Espace emploi France" du groupe Carrefour, à moins d'une semaine du sommet social à l'Elysée.

"Nous sommes dans une situation de l'emploi extrêmement difficile", a déclaré le Premier ministre, après avoir participé pendant une heure à une table ronde sur le site du centre de formation de Carrefour, "premier employeur privé de France", dans le XIIIe arrondissement de Paris.

La "bataille pour l'emploi doit s'amplifier", a avancé M. Fillon, évoquant "une augmentation du chômage qui est forte -dans la moyenne des autres pays européens- et doit nous conduire à mobiliser de nouveaux instruments".

Selon lui, "l'amplification" des mesures déjà prises depuis 2007 dans le cadre de la lutte contre le chômage est nécessaire mais "pas suffisante pour faire face aux difficultés structurelles que rencontre l'emploi en France".

"C'est la raison pour laquelle nous avons décidé d'engager des réformes profondes, structurelles", a-t-il dit.

Déclinant les principaux dossiers qui seront mis sur la table lors du sommet du 18 janvier, il a notamment abordé la question des "accords de compétitivité".

"C'est un sujet délicat dans notre pays", a-t-il estimé, "mais l'objectif devrait faire l'unanimité: il s'agit de sauvegarder et de développer l'emploi".

Accompagné de la ministre de l'Apprentissage, Nadine Morano, François Fillon a également relevé que l'accès à la formation, l'amélioration de "l'adéquation entre les formations proposées et les besoins du marché" seront aussi "au coeur du sommet".

Thème de ce court déplacement, il s'est félicité des résultats de la "Préparation opérationnelle à l'emploi" (POE), dispositif de formation "sur mesure" des demandeurs d'emploi pour des postes spécifiques.

Créé fin 2009, ce dispositif a bénéficié depuis à près de 10.000 chômeurs, selon les chiffres de Pôle Emploi.

La lutte contre le chômage n'est "pas une affaire partisane", "pas une question qui peut obéir à un calendrier électoral", a par ailleurs assuré le Premier ministre. "Je veux dire par là il y a une urgence (...), il y a des gens qui sont au chômage avec des drames humains qui peuvent être terribles, on n'a pas le droit d'attendre", a-t-il argué.

"Préparation Opérationnelle à l'Emploi" (POE) ou potion magique pour l'emploi ?