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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
5 août 2011

Norvège : en soutenant les propos de son père, Marine Le Pen relance la polémique

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Marine Le Pen a justifié ce vendredi les propos controversés de son père stigmatisant la "naïveté" du gouvernement norvégien pour expliquer les attaques d'Oslo, et relancé la polémique, la gauche jugeant que "les masques tombaient" révélant le "vrai visage" du FN.

 

 "Si j'avais été en désaccord ou si ses propos m'étaient apparus choquants, je l'aurais dit", a affirmé la présidente du Front national sur Europe 1.

 

En évoquant les massacres du 22 juillet, Jean-Marie Le Pen avait fustigé le 29 juillet la "naïveté" du gouvernement norvégien face au "danger" du "terrorisme" et de "l'immigration massive, qui est la cause principale, semble-t-il, dans l'esprit de ce fou meurtrier".

 

Alors que le carnage, qui a fait 77 morts, avait été très vite condamné officiellement par le FN dans un court communiqué, le chef historique du parti désormais président d'honneur, avait jugé "plus grave" la "naïveté" du gouvernement norvégien que la tuerie elle-même, qualifiée d'"accident", s'attirant une cascade de réactions indignées.

 

Après une semaine de quasi-silence --dimanche dernier elle avait simplement dénoncé la "récupération politicienne" des propos sans s'exprimer sur le fond--, Mme Le Pen a évoqué vendredi "l'absence de rapidité d'intervention" de la police norvégienne, et dit en substance que, dans ses propos, son père s'est contenté de pointer du doigt cette impréparation, pour ouvrir le débat.

 

L'entourage de la présidente du FN a aussi livré à l'AFP un décryptage des propos paternels : "Qu'un individu soit fou, en soi c'est grave, mais ça ne concerne qu'un individu. Mais là ce que M. Le Pen a voulu dire, c'est que c'est encore plus grave qu'un Etat ne garantisse pas la sécurité de ses concitoyens".

 

"Il a fait une échelle de gravité entre l'irresponsabilité d'un individu et l'irresponsabilité d'un Etat. N'importe qui au Front national aurait pu tenir ces propos. Le seul mot qui a pu être mal interprété, c'est de dire que c'était un +accident+, sachant que (le tueur) avait prémédité son coup", a-t-on ajouté.

 

Pour les socialistes, "les masquent tombent", et "en refusant de se désolidariser des propos de son père (...), Mme Le Pen montre que le FN n'a pas changé".

 

Le PCF a jugé lui aussi que "les masques sont tombés sur l'opération de ripolinage du FN", en assurant que "la fille ne (valait) pas mieux que le père", tandis que l'association SOS Racisme a estimé que la formation de Marine Le Pen, "malgré tous les ripolinages cosmétiques, (restait) le parti de la haine tenace et de l'indécence épaisse".

 

Pour le chercheur Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite, "M. Le Pen évoquait l'attitude du gouvernement norvégien vis-à-vis de l'immigration" et "faisait allusion" à la "question de la société multiculturelle comme cause efficiente de ce qui s'est passé en Norvège", une question qui "vaut pour toute l'Europe".

 

D'après lui, Marine Le Pen a quant à elle "déplacé la discussion sur le terrain moins miné de la police norvégienne, une affaire strictement intérieure à la Norvège".

 

"On a trop vite cru que le Front national était normalisé. Or pour remporter les suffrages en 2012, ce parti a besoin de se démarquer des autres formations politiques. C'est une équation très compliquée pour Marine Le Pen", affirme le politologue.

 

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Commentaires
J
Elle relance la polémique oui, peut-être, mais surtout reprend le devant de la scène, cette scène où certains sont à eux seuls une tragédie.
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