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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
14 août 2010

Le sondage sur la sécurité du Figaro qui fait polémique

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Cliquer sur l'adresse suivante pour accéder au sondage : http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/18819Rapport.pdf

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Ses détracteurs lui reprochent d'être biaisé et incomplet.

Les sondages seraient-ils manipulés? L'accusation, de taille, vise le ce sondage réalisé par l'Ifop pour le Figaro, et publié le vendredi 6 août.                         

D'après le sondage, les Français plébisciteraient les mesures sécuritaires de Nicolas Sarkozy. Ils seraient ainsi 80% à être pour le retrait de la nationalité française aux ressortissants d'origine étrangère coupables de polygamie ou d'incitation à l'excision. Le démantèlement des camps illégaux de Roms recueille 79% d'avis favorables et le retrait de la nationalité pour les délinquants d'origine étrangère en cas d'atteinte à la vie d'un policier ou d'un gendarme 70%.                         

Mais l'opposition et les syndicats dénoncent l'interprétation opérée par les commanditaires du sondage, et remettent en cause sa crédibilité.

Sondage "tronqué"?

Première cible : les questions posées par les sondeurs. Rue 89 dénonce par exemple le "caractère pernicieux des questions". Pour d'autres, ce sondage serait "tronqué". Comprendre : la manière de poser des questions apporterait des réponses sans surprises.                         

Contacté par LEXPRESS.fr, Patrick Bèle, délégue du SNJ au Figaro approuve : "Les questions de ce sondage sont totalement biaisées. On peut difficilement ne pas être favorable au contrôle par bracelet électronique quand il s'agit de délinquants multirécidivistes". Même verdict pour la deuxième question qui rapproche étrangement "polygamie" et "incitation à l'excision". "Tous les citoyens, de gauche ou de droite, souhaitent lutter contre la délinquance", ajoute-t-il, d'un ton ironique.

Mais à l'Ifop, hors de question de laisser passer ces accusations: "Il ne peut y avoir de biais dans les questions posées. Ce n'est déontologiquement pas possible", réfute Frédéric Michaud de l'Ifop. Et d'ajouter: "La polémique est surtout suscitée par ce résultat inédit".                         

Une méthodologie mise en cause

La méthodologie utilisée est également mise en cause par ses détracteurs. Ils relèvent l'absence de la catégorie "ne se prononce pas", "une forme d'injonction à produire une opinion", selon Acrimed.                         

Faux, retorque Frédéric Michaud de l'Ifop. Selon lui, "l'absence de cette proposition de réponse est une convention dans les sondages auto-administrés." Dans ce type d'étude où les sondés répondent aux questions sur Internet, "on force la réponse. Cela sert justement à garantir la fiabilité des réponses, en évitant de masquer l'opinion des sondés", poursuit-t-il.                         

"Le Figaro a parfois manqué de prudence"

Pour le délégué SNJ au Figaro, le journal a manqué de prudence. "Les sondages ne sont pas à remettre en cause. On ne peut pas les accuser de ne pas être fiables. C'est plutôt l'interprétation du sondage qui pose problème", explique-t-il . Ils ne révèlent qu'une tendance de l'opinion et ne peuvent pas être considéré comme un plébiscite.                         

"Depuis 2002, le Figaro a souvent publié des sondages dans des moments où le gouvernement était en difficulté", a-t-il ajouté. Sûrement une allusion aux virulentes critiques essuyées par Nicolas Sarkozy après le discours de Grenoble du 30 juillet, ou encore, au débat controversé sur l'âge de la retraite.

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Critiques (tardives) du Monde : Mieux vaut tard que jamais ! Le Monde a publie une critique du sondage IFOP paru dans Le Figaro, le 6 août, sur l'accueil des dernières annonces sécuritaires du pouvoir, (et dont @si  a déjà parlé ). Cette critique est signée du sociologue Eric Fassin. Une semaine après la publication de ce sondage, dont de nombreux aspects ont été critiqués, c'est la première réserve publiée par le quotidien, et elle n'est pas signée par un journaliste.

Le sociologue nuance les chiffres du sondage IFOP,  par  d'autres chiffres indiquant que l'insécurité n'est pas un thème prioritaire pour les Français :

"La  grande enquête "victimation et sentiment d'insécurité en Ile-de-France",  menée tous les deux ans auprès de 10 000 personnes (soit dix fois plus  que les sondages IFOP ou CSA), concluait en 2009 que, pour les  Franciliens, ce n'est plus du tout la délinquance qui est jugée  prioritaire (avec un recul, depuis 2001, de 39,2 % à 12,6 %), mais, et  de loin, la pauvreté et le chômage (à 39,8 % et 40,9 %)" souligne Fassin.

Et Fassin poursuit : " Une enquête nationale de l'IFOP, fin juillet, montre certes une forte  progression du sentiment que la délinquance a augmenté depuis 2007 (de  43 % à 59 %) ; mais 84 % des sondés se jugent personnellement en  sécurité."

Les précédentes critiques adressées jusque là à ce sondage particulièrement manipulatoire portaient notamment sur le fait que le questionnaire était auto-administré (la personne choisit de remplir le questionnaire par elle même) , l'absence de case " ne se prononce pas" ou les biais contenus dans les questions et dans les réponses proposées.

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Cliquer sur l'adresse suivante pour accéder au sondage CSA l'Humanité : http://www.csa-fr.com/dataset/data2010/opi20100805-perception-des-mesures-recemment-annonc%C3%A9es.pdf

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Les sondages se suivent et se contredisent. Après le Figaro e l'Humanité, l'hebdomadaire Marianne y va de son étude sur la politique de sécurité du gouvernement.

On y apprend que 51% des Français sont «plutôt défavorables» au retrait de nationalité comme sanction (63% des sympathisants de gauche, 28% des sympathisants de droite). Dans le sondage du Figaro (paru le 6 août), 70% des personnes interrogées s'étaient déclarées en faveur de la déchéance de nationalité en cas d'atteinte à la vie envers une personne dépositaire de l'autorité publique. Pour le même crime, le sondage CSA pour l'Humanité indique que 57% des Français jugeaient «nécessaire» le retrait de la nationalité.

69% jugent la politique sécuritaire «plutôt inefficace»

L'étude souligne également que 69% des Français jugent «plutôt inefficace» la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy. 72% de sympathisants de gauche sont de cet avis, partagé aussi par une majorité de sympathisants de droite: 53%. 27% seulement créditent le président d'une politique sécuritaire «plutôt efficace» (25% sympathisants de gauche, 45% de droite). Une question que n'avait pas posée l'IFOP, pour Le Figaro.

Interrogés sur les causes de l'augmentation de la délinquance, 73% l'attribuent aux inégalités sociales (dont 68% de sympathisants de droite). 68% l'attribuent également à «la suppression de la police de proximité» (dont 64% de sympathisants de droite). 68% invoquent «l'incivilité des citoyens» et 66% «la réduction du nombre de policiers».

Immigration et délinquance liées pour 47% des Français

L'immigration contribue à cette augmentation pour 47% des Français, 49% estimant qu'elle n'y contribue «plutôt pas ou pas du tout». Les sympathisants de droite (61%) sont beaucoup plus nombreux que ceux de gauche (33%) à voir dans l'immigration une cause de l'augmentation de la délinquance.

Contrairement à la forte approbation montrée par deux enquêtes du 6 août (Ifop pour Le Figaro, CSA pour L'Humanité), le projet de retirer la nationalité française des personnes d'origine étrangère après certains crimes est rejeté par une majorité.

Les Français d'origine étrangère, Français à part entière

46% (36% sympathisants de gauche, 69% de droite) optent pour la réponse: «plutôt favorable car l'acquisition de la nationalité doit être remise en cause en cas d'acte grave».

CSA a soumis la phrase: «les Français d'origine étrangère sont des Français à part entière», approuvée par 75% (22% d'un avis contraire).

Enfin 66% jugent que les exilés fiscaux ne méritent pas la nationalité française (28% d'un avis contraire).

Le sondage, réalisé par l'institut CSA, paraîtra samedi. Il a été réalisé par téléphone le 11 août auprès d'un échantillon de 1.021 personnes de 18 ans et plus, méthode des quotas.

(Source AFP)

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La claque est monumentale. Les deux tiers de la population, sondée par « Marianne », jugent inefficace la politique sécuritaire menée par Nicolas Sarkozy depuis huit ans, au ministère de l'intérieur puis à la tête de l'Etat. Sondage exclusif Marianne /CSA.

Dessin Louison

Dessin Louison

A Grenoble, le 30 juillet dernier, Nicolas Sarkozy, au plus mal dans les sondages, a lancé une vaste opération de reconquête de l’opinion publique. Insécurité et délinquance, nationalité et dénaturalisation, immigration et voyoucratie, responsabilité pénale et donc punition des parents de mineurs ayant mal tourné… En s’emparant une nouvelle fois, une énième fois, de ces sujets qu’il estime au cœur des préoccupations des Français, en feignant d’ignorer avec un aplomb formidable que, depuis 2002, depuis huit ans déjà, ministre de l’Intérieur, puis chef de l’Etat, il est en charge de ces dossiers, le président était convaincu de reprendre sans difficulté la main. Il en était d’autant plus persuadé qu’il sait la gauche mal à l’aise dès lors qu’il évoque la répression et que, par le passé, il a su jouer avec habileté de cette névrose des socialistes. A Grenoble, Nicolas Sarkozy a donc cogné. Comme un sourd. Au point de faire un scandale. Dans son esprit, le coup ne pouvait être que gagnant, forcément.

Quelques jours plus tard, le 6 août, un sondage réalisé par l’Ifop pour le Figaro semblait confirmer l’intuition du président. « Sécurité : les Français plébiscitent les projets du gouvernement, s’enthousiasmait le quotidien de droite. De gauche comme de droite, ils approuvent largement les mesures annoncées. Les annonces de la majorité plébiscitées ! » Enfin une victoire, une vraie ! Notre confrère Yves Thréard pouvait titrer – non sans emphase – son éditorial : « Les Français en symbiose. » En symbiose avec qui ? Avec Nicolas Sarkozy. Cela n’était plus arrivé depuis fort longtemps.

Nous avons donc voulu vérifier à notre tour, à tête reposée, les positions des Français. Nous avions en effet trouvé étrange que l’Ifop pour le Figaro estime inutile d’interroger les Français sur le bilan Sarkozy en matière d’insécurité. L’Ifop pour le Figaro redoutait-il à ce point un jugement ? Craignait-il tant de déplaire au vacancier du Cap-Nègre ?

Le sondage CSA pour Marianne, réalisé dans les règles de l’art, dément et infirme la quasi-totalité des chiffres et des conclusions de l’étude Ifop pour le Figaro. Voilà qui ne va pas manquer d’intéresser le président de la République, voire de compliquer sa réflexion : construire son rebond, et une éventuelle campagne électorale en 2012, sur l’insécurité, la délinquance, la nationalité et l’immigration, est-ce finalement une stratégie si pertinente que cela ?

1) La condamnation du bilan

Insécurité : 70 % des Français lâchent Sarkozy

Une grande majorité de Français sont convaincus que les insécurités et les incivilités ne cessent de s’accroître : 69 % d’entre eux (contre 27 %) estiment désormais – voilà le principal enseignement de cette étude d’opinion – que l’ex-ministre de l’Intérieur Sarkozy et que l’actuel président de la République Sarkozy sont directement responsables de cette dégradation puisqu’en charge de ces dossiers, aux plus hauts niveaux de l’Etat, depuis huit ans déjà. Un long bail qui, selon les Français, aurait dû aboutir à des résultats et à des améliorations.

Plus préoccupant encore pour le chef de l’Etat, 53 % des électeurs de droite, ses propres électeurs, et il ne peut en égarer aucun d’ici à 2012 sinon la défaite est assurée, ceux-là estiment eux aussi qu’il se retrouve en situation d’échec.

Il est ensuite utile d’entrer dans les sous-bilans du bilan pour découvrir à quel point les Français sont sévères, impitoyables même. La lutte contre les violences urbaines ? Soixante-dix-huit pour cent la jugent inefficace. La lutte contre la délinquance financière ? Inefficace toujours, pour 72 % de la population. La lutte contre les atteintes aux personnes ? Inefficace encore, pour 69 %. La lutte contre les atteintes aux biens ? Une petite amélioration, enfin : 58 %.

2) Une victoire idéologique de la gauche

Pourquoi la délinquance flambe-t-elle ? Pourquoi Nicolas Sarkozy, comme ses prédécesseurs Place Beauvau et à l’Elysée, a-t-il été incapable de la juguler ? Dans ce sondage CSA pour Marianne, les Français s’inscrivent imperturbablement dans la philosophie de… 1789 : 73 % d’entre eux sont en effet convaincus que les inégalités sociales restent la cause fondamentale de la délinquance et de l’incapacité chronique des responsables politiques à la réduire. Mieux : 68 % (!) des électeurs de droite partagent cette conviction.
Voilà qui infirme formellement le choix du tout sécuritaire accompagné d’une politique économique teintée de libéralisme, ultra ou non.

Un autre chiffre réjouira la gauche et, plus particulièrement, les grands maires socialistes : 68 % des sondés – et, convenons-en, ce n’est pas une surprise, même pour Nicolas Sarkozy – estiment que la suppression de la police de proximité, cette police de proximité que Jean-Pierre Chevènement et Michel Rocard défendent aujourd’hui encore avec tant d’acharnement, était une erreur majeure aux conséquences funestes.

Insécurité : 70 % des Français lâchent Sarkozy

3) Le lien immigration-délinquance

Insécurité : 70 % des Français lâchent Sarkozy

Voilà le seul sujet où les chiffres, où les pourcentages se rapprochent et se resserrent. Quasi-égalité entre les deux convictions : si 49 % des Français considèrent qu’il n’y a pas et qu’il ne faut tisser aucun lien direct entre immigration, délinquance et insécurité, 47 % estiment l’inverse.

En réalité, ces résultats indiquent le seul véritable clivage droite-gauche. Cela devrait pousser Nicolas Sarkozy à poursuivre en ce sens, à enfoncer le clou de l’immigration et de ses dangers.
Il va en revanche de soi pour 75 % de la population que « les Français d’origine étrangère sont des Français à part entière ». Dans notre esprit, ces pourcentages écrasants ne faisaient aucun doute. Il n’en est pas moins utile de les confirmer.

4) Français pour toujours ?

Insécurité : 70 % des Français lâchent Sarkozy

C’est en suggérant de retirer la nationalité française « à une personne d’origine étrangère ayant volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou toute autre personne dépositaire de l’autorité publique » que Nicolas Sarkozy a provoqué le scandale. C’était d’ailleurs l’objectif ardemment recherché. Reconnaissons que, sur ce point relié à celui de l’immigration, le résultat du sondage CSA pour Marianne est pour le moins nuancé : si 51 % des sondés s’opposent à la dénaturalisation car, dans leur esprit, « tous les Français doivent être égaux devant la loi quelle que soit leur origine », 46 % d’entre eux – et 69 % à droite – approuvent la démarche du chef de l’Etat, cette démarche qualifiée de « pétainiste » par de nombreux intellectuels et responsables politiques de gauche. Nicolas Sarkozy cherche à cliver. Cette fois, il faut considérer qu’il a réussi.

Enfin, la question clin d’œil, quoique fort sérieuse car posant un véritable débat de moralité publique et personnelle : les Français qui s’exilent pour ne pas payer d’impôts en France méritent-ils la nationalité française ? Non, affirment 66 % des sondés, à égalité quasi parfaite entre gauche (66 %) et droite (64 %). Et dire que certains veulent nous faire croire que les Français sont hérissés dès que l’on évoque l’impôt…

Insécurité : 70 % des Français lâchent Sarkozy

  Insécurité : 70 % des Français lâchent Sarkozy

Sondage exclusif CSA-Marianne réalisé par téléphone le 11 août 2010 au domicile des personnes interrogées. Echantillon national représentatif de 1 021 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage), après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Pour consulter le sondage, cliquer sur l'adresse suivante : http://www.csa.eu/dataset/data2010/opi20100811-les-francais-et-la-securite-interieure.pdf
 


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