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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
25 juin 2010

Sarkozy insulté à La Courneuve & un journaliste giflé aux 4.000

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Lors de son déplacement en banlieue mercredi soir, Nicolas Sarkozy a été insulté en des termes très crus par un jeune homme de 21 ans. Celui-ci a été placé en garde à vue pour "outrages" et "rébellion".

Il avait décidé de se déplacer en banlieue en soirée, sans tambour, ni trompette, mais cela n'a pas empêché Nicolas Sarkozy d'être pris à partie, mercredi, par un jeune homme, lors de son passage dans la Cité des 4.000 de La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Evidemment, dans une actualité phagocytée par les déboires de l'équipe de France de football, les mots qu'aurait prononcés le jeune homme de 21 ans prennent une résonance toute particulière. Ceux-ci seraient en effet très proches de ceux prononcés par Nicolas Anelka à l'encontre de Raymond Domenech, tels, en tout cas, que rapportés avec fracas par le journal L'Equipe. Sur le site participatif Le Post, un policier présent à ce moment-là affirme ainsi, appuyé par "plusieurs sources", que "le jeune homme a dit au président: 'Vas te faire enculer connard, ici t'es chez moi!'" Résultat, l'homme injurieux a été appréhendé dans les instants qui ont suivi par les forces de l'ordre.                                

Nez cassé   

"C'est un outrage à un haut fonctionnaire de l'Etat, explique encore la source policière sur Le Post. Mes collègues l'ont immédiatement interpellé. Mais il ne s'est pas laissé faire. Il était très virulent. Il s'est débattu avec force. Mes collègues ont dû le mettre au sol avant de l'interpeller." D'après les éléments disponibles, cette arrestation, effectivement mouvementée, a eu lieu peu avant minuit près de la gare de Saint-Denis. Dans son empoignade avec les policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC), l'homme aurait eu le nez cassé. Une fois maîtrisé, l'individu, connu des services de police, a été placé en garde à vue pour "outrages" et "rébellion". Dans le récit fait par l'Elysée de cet inattendu déplacement, aucune trace de ces événements. Au contraire, selon la présidence, la visite nocturne du chef de l'Etat en banlieue "s'est bien passée".

Domenech, Sarkozy...

Même insulte

Sark_2

Un journaliste de la rédaction de France 3 Ile-de-France raconte avoir été "giflé" par le service d'ordre de l'Elysée au cours du déplacement surprise de Nicolas Sarkozy à La Courneuve, mercredi soir, révèle Europe1.fr. Selon ce cameraman, les agents assurant la sécurité du président ne voulaient pas qu'il filme l'arrestation du jeune homme qui a insulté le chef d'Etat.                       

Le déplacement surprise mercredi soir de Nicolas Sarkozy à La Courneuve en Seine-Saint-Denis devait rester discret. Le chef de l'Etat voulait rencontrer les forces de l'ordre présentes à la Cité des 4.000, celle-là même qu'il voulait "nettoyer au Kärcher" en 2005. La visite a été préparée à la dernière minute et les médias n'étaient pas conviés. Mais, on le sait, tout ne s'est pas passé pour le mieux pour le président puisqu'il a été insulté par un jeune homme sur les lieux. Un incident qui en a provoqué un autre: un journaliste qui tentait de filmer la scène a été pris à partie par le service d'ordre de l'Elysée, qui l'aurait giflé, révèle Europe1.fr .       

Ce journaliste-reporter d'images de la rédaction de France3 Ile-de-France raconte au site internet qu'il était là "par hasard, sur un tout autre sujet" et qu'il enquêtait, en caméra caché, sur un trafic de drogue dans la cité. "Au cours du tournage, j’ai vu qu’il y avait soudain beaucoup de policiers autour du commissariat. Puis, j’ai aperçu Brice Hortefeux ", a-t-il décrit. "A ce moment là, j’ai appelé ma collègue pour qu’elle apporte la caméra et j’ai demandé à Brice Hortefeux si l’on pouvait filmer. Il a d’abord répondu 'non, pas de presse', puis a accepté que je le fasse discrètement", a précisé le cameraman.                                                                                      

"L'un des hommes m'a claqué directement"                 

Une fois sa caméra en main, le journaliste voit un jeune homme être arrêté par des policiers pour avoir insulté Nicolas Sarkozy. "Le gamin a dit 'suce-moi' et quand le service d’ordre de Nicolas Sarkozy l’a arrêté, j’ai essayé de filmer mais nous n’avons pas pu. L’un des hommes s’est alors approché de moi et m’a claqué directement, en disant on ne filme pas". Interrogé également par Le Post.fr, le caméraman a raconté que le service d'ordre présidentiel ne s'était pas excusé après coup. "Je trouve choquant qu'en France, on traite des journalistes comme ça, qu'on leur donne des gifles. D'autant, qu'il m'a vraiment serré fort. Du coup, j'ai hurlé, il a senti qu'il déconnait et il m'a lâché".                                                     

Le SNJ-CGT de France Télévision annonce dans un communiqué qu'il va porter plainte pour atteinte à la liberté de la presse. "Après les patrons voyous, les policiers voyous de la garde prétorienne du président", dénonce le syndicat. "Les atteintes à la liberté de la presse, ça suffit!" Le syndicat veut également demander au ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, une enquête de l'Inspection générale des services (IGS). De son côté, le préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, dans un communiqué, s'étonne du récit de ces événements. "L'interpellation a bien eu lieu sur la commune de Saint-Denis, non pas à La Courneuve et (...) les services de police qui ont procédé à celle-ci étaient des effectifs locaux et non le service de sécurité du Président", précise le texte. Et le représentant de l'Etat de préciser que "des vérifications sont en cours afin de déterminer la véracité des faits allégués".                          

En tous les cas, tenu à l'écart de la scène, le journaliste francilien a également expliqué avoir vu un drapeau algérien, comme celui que portait le jeune homme qui a insulté le président, couvert de sang. Blessé à la tête, le prévenu a reçu une incapacité totale de travail de neuf jours. Vendredi, jugé en comparution immédiate, il a écopé de 35 heures de travaux d'intérêt général (TIG) par le tribunal de grande instance de Bobigny. Un journaliste giflé, des insultes, une interpellation peut-être musclée et un procès dans la foulée: le déplacement de Nicolas Sarkozy ne fut pas si discret.                                                                    

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