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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
10 mars 2010

Nicolas Sarkozy : "Elections régionales, conséquences régionales"

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La réunion se voulait "républicaine" et centrée sur l'emploi. Mais au bout de trois heures de visite à Pontarlier, en Franche-Comté, Nicolas Sarkosy a fait part, mardi 9 mars, de ses intentions à quatre jours des élections régionales. Il ne changera pas de premier ministre et poursuivra la même politique. "C'est un grand problème français que de confondre les échéances. Elections régionales, conséquences régionales, élections nationales, conséquences nationales", a assuré M. Sarkozy. Ainsi, le chef de l'Etat assure-t-il qu'il ne changera pas d'équipe. "Il faut arrêter avec cette instabilité ministérielle où on change de gouvernement, où dès qu'il y a un petit événement, on vous demande une initiative politique", a-t-il expliqué, précisant qu'il avait à travailler "cinq ans". Ce discours ne l'avait pas empêché de remanier ses équipes après les élections municipales de 2008 et les européennes de 2009. M. Sarkozy entend aussi poursuivre sa politique. Son prochain grand chantier est la réforme des retraites.

Cette mise au point ne l'empêche pas de vouloir faire mentir les sondages et la presse, qui prédisent à l'UMP une défaite lors de ce test de mi-mandat : "Ils sont très imprudents tous ces observateurs qui disent que vous avez décidé avant même d'avoir décidé. Les Français n'aiment pas qu'on choisisse à leur place." M. Sarkozy, qui a appelé les Français à accomplir leur "devoir " électoral, espère réitérer son score des européennes, où l'UMP avait enregistré des résultats supérieurs aux attentes.

Sa bête noire, ce sont les "commentateurs", qui ne comprennent rien à son action. En pénétrant dans l'usine métallurgique Schrader, M. Sarkozy salue les ouvriers, mais pas la presse. "Ah, non, pas les journalistes", grommelle-t-il. "Ils sont épouvantables", glisse-t-il au directeur de l'usine.

Le chef de l'Etat, qui terminera la campagne du premier tour avec un entretien au Figaro Magazine pour mobiliser son camp, a assuré qu'il n'était pas en campagne dans cette région susceptible de basculer à droite et où la tête de liste UMP est le secrétaire d'Etat à la coopération Alain Joyandet.

Elections municipales, européennes, législatives, cantonales puis présidentielle, les Français votent chaque année. "Si je ne dois pas venir quand il y a des élections, je ne viendrai pas souvent en Franche-Comté" a-t-il asséné. "Je dois être un homme de sang-froid qui apaise les tensions d'un pays", a-t-il ajouté en se présentant comme le président de "tous les Français." "Je conçois mon travail comme rester à l'écoute des Français et pas rester enfermé dans le Palais de l'Elysée." L'opération séduction est plutôt réussie. "Vous avez vu l'accueil dans l'usine ? On n'avait pas sélectionné les ouvriers", s'est réjoui M. Joyandet.

Une table ronde avec des témoignages soigneusement choisis a permis à M. Sarkozy de vanter sa politique. Un entrepreneur se lève tôt le matin et se couche tard le soir : "Je pourrais être salarié de votre usine", assure M. Sarkozy. Une employée de Pôle emploi vante la fusion entre l'ANPE et l'Unedic ? "Pôle emploi, en Franche-Comté, c'est champion de France", se réjouit le chef de l'Etat. Une jeune femme, meilleur ouvrier de France dans l'horlogerie, bénéficie d'un contrat d'apprentissage. "La crise est derrière nous", assure le président de la République. "De tous les grands pays, la France est celui qui a le mieux résisté", se vante le chef de l'Etat, oubliant l'exception allemande.

Le masque du président impartial tombe lorsque la socialiste Marie-Guite Dufay, présidente sortante de la région Franche-Comté, veut prendre la parole à la fin de la table ronde. Les sifflets retentissent, des militants se lèvent. La salle des fêtes de Pontarlier a été "faite" à la main de l'UMP pour la visite de Nicolas Sarkozy. "On était dans un meeting politique. Plus c'est gros, plus cela passe. Je suis triste pour la République", protestera plus tard Mme Dufay.

M. Sarkozy lui cède finalement la parole, mais elle commet une erreur tactique en annonçant qu'elle espère pouvoir accueillir prochainement le chef de l'Etat "en tant que présidente de région." Mme Dufay s'est placée en candidate, M. Sarkozy riposte en attaquant le "cancer des 35 heures" avant de passer à la parole à Alain Joyandet.

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