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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
26 septembre 2015

Affaire Bygmalion : la campagne de Sarkozy en 2012, un « TGV qu’on ne pouvait plus arrêter », selon Copé

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Entendu par les enquêteurs sur le système de fausses factures, l’ex-président de l’UMP assure qu’il ne connaissait pas la situation budgétaire du parti.

Jean-François Copé n’a pas le même souvenir que Nicolas Sarkozy de la campagne de 2012 : entendu le 28 juillet dans l’affaire Bygmalion, l’ancien patron de l’UMP l’a comparée à « un TGV qu’on ne pouvait plus arrêter ».

Convoqué le 4 septembre à l’Office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff), M. Sarkozy a décrit une campagne maîtrisée : « L’argument d’une campagne qui dérape est une farce. »

Selon ses déclarations aux policiers rapportées à l’AFP de source proche du dossier, l’analyse de Jean-François Copé est tout autre :

« Je pense que le contexte de l’époque, celui d’une campagne très dense générant des dépenses très importantes, s’est déroulé comme un TGV qu’on ne pouvait plus arrêter, selon la formule de M. Lavrilleux [son bras droit, par qui le scandale a éclaté]. »

« Abasourdi » par l’affaire

Se présentant comme un homme « trahi » ignorant tout du financement de la campagne et validant le budget de l’UMP dans « ses grandes lignes », le député de Seine-et-Marne et maire de Meaux a expliqué avoir découvert l’affaire dans Libération, le 15 mai 2014. Avant d’en faire les frais le 27, poussé à la démission lors d’un bureau politique tenu « dans un climat de haine [qu’il] ne souhaite à personne de vivre, même à ceux qui ce jour-là s’y sont laissé entraîner ».

Entre-temps, il aurait découvert, « abasourdi », les détails de l’affaire. Le 16, le patron d’Event & Cie, la filiale événementielle de Bygmalion, Franck Attal, lui aurait révélé « une vérité qui [lui] avait été totalement dissimulée par [ses] collaborateurs », notamment son bras droit. Ce que lui décrit ce jour-là le patron d’Event, qu’il assure ne pas bien connaître, c’est un système de fausses factures. Les enquêteurs pensent que ce système a permis de mettre à la charge de l’UMP environ 18,5 millions d’euros de dépenses de meetings pour dissimuler une explosion du plafond légal (22,5 millions d’euros).

Anciens dirigeants de Bygmalion, ex-cadres de l’UMP ou de la campagne, 13 protagonistes sont mis en examen.

Les questions budgétaires « jamais » évoquées avec Sarkozy

La thèse est qualifiée de « farce » par Nicolas Sarkozy, qui a rappelé aux enquêteurs les liens entre Jean-François Copé et les autres responsables de Bygmalion. Jean-François Copé ne le nie pas, deux dirigeants, Bastien Millot et Guy Alvès, furent ses collaborateurs : « J’ai toujours souhaité travailler avec des gens [en] qui j’avais une totale confiance. »

Selon lui, Nicolas Sarkozy partageait son ignorance. Quelques jours après l’explosion du scandale, « je lui expose tout ce que je viens d’apprendre. Il m’indique pour sa part le découvrir également », se souvient-il. De manière générale, quand les deux hommes se rencontraient, c’était pour évoquer « les thèmes de la campagne », « en aucun cas [son] organisation pratique ». Les questions budgétaires ? « Jamais. »

Pourtant, il y a ce SMS envoyé le 28 avril, entre les deux tours de la présidentielle, par Jérôme Lavrilleux au directeur de campagne, Guillaume Lambert : « Nous n’avons plus d’argent. JFC [Jean-François Copé] en a parlé au PR [président de la République]. » Jean-François Copé relève qu’il n’est pas l’expéditeur du message. « Je n’ai jamais parlé à Nicolas Sarkozy du financement de sa campagne, ni de son compte de campagne puisque j’en ignorais tout », insiste-t-il. Peut-être a-t-il évoqué avec le président-candidat « les réticences des banques à financer la ligne de trésorerie de l’UMP ». La veille, la responsable des ressources du parti, Fabienne Liadzé, avait mis en garde contre un défaut de paiement.

Cela aurait pu l’inciter à suivre de plus près les comptes, s’étonnent les enquêteurs. Le budget 2012 du parti « a été approuvé par le Conseil national. Je le validais dans ses grandes lignes », se défend Jean-François Copé. Et de relever que l’argent du parti, c’était le domaine d’Eric Cesari, l’homme de Sarkozy à l’UMP : « Les dépenses et les engagements de dépenses relevaient du directeur général. »

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