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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
13 septembre 2015

Sarkozy veut imposer à ses rivaux un projet commun pour la primaire

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Le président des Républicains a annoncé la rédaction, avant la primaire organisée à droite, d’un « projet d’alternance » qui doit engager tous les candidats.

Nicolas Sarkozy s’est posé en garant de l’unité de son parti, lors du campus des Jeunes du parti Les Républicains (LR) du Touquet (Pas-de-Calais), samedi 12 septembre. Devant près de 1 500 personnes, le président de la principale formation d’opposition a annoncé que son parti se chargera de rédiger un « projet d’alternance » pour la présidentielle de 2017. M. Sarkozy souhaite que cette base programmatique soit batie « avant la primaire » à droite, prévue en novembre 2016, et engage tous les candidats.

« Il va falloir que nous nous mettions d’accord tous ensemble, sur la base d’une alternance préparée ensemble. Onne se ressemble pas tous. On n’a pas tous les mêmes qualités et les mêmes défauts. Mais quand même, si on habite la même famille politique, si on porte depuis tant d’années les mêmes combats, c’est que les points communs entre nous doivent être plus forts que les différences. Il y aura donc avant les primaires un projet d’alternance, qui engagera tous ceux qui seront candidats aux primaires », a déclaré l’ancien chef de l’Etat lors d’un discours de près de 45 minutes. Dans son esprit, ce projet commun devra être finalisé en juin 2016.

Le président de LR a également répété sa volonté de se concentrer essentiellement sur la campagne des élections régionales de décembre, avant de se projeter vers la primaire : « Il faut protéger les régionales des primaires comme on a protégé les départementales des primaires. » Manière de se poser comme le rassembleur de son camp, qui se préoccuperait avant tout de l’intérêt collectif du parti quand ses rivaux -Alain Juppé, François Fillon ou Bruno Le Maire déjà partis en campagne pour la primaire- feraient eux passer leurs ambitions personnelles avant. Une tentative de neutraliser la concurrence, en restreignant le cadre du débat idéologique de la primaire.

Juppé, Fillon et Le Maire pas dupes de la manoeuvre

Pas dupes de la manœuvre, les rivaux de M. Sarkozy ont déjà prévu qu’ils n’entendaient pas se retrouver corsetés dans l’agenda ou dans le projet commun que veut leur imposer le président du parti. M. Fillon a signifié qu’il comptait poursuivre sa campagne pour 2017 dans les prochains mois. « J’entends dire les régionales d’abord, les projets d’alternance ensuite. Or, les Français veulent que ça change, qu’on leur parle de la France et pas du nombre de vice-présidences de région qu’on souhaite obtenir », a-t-il déclaré, le 5 septembre, à La Baule.

M. Juppé veut lui aussi rester maître de son projet. « Si le parti s’engageait dans la définition d’un programme extrêmement contraignant qu’il prétendrait imposer à tous les candidats à la primaire, ce serait une erreur. Il faut un socle de valeurs communes. A partir de ça, chacun fera preuve de sa capacité d’innovation », a-t-il prévenu dans un entretien au Monde, le 26 août. Même volonté d’indépendance exprimée par M. Le Maire dans Le Monde du 28 mai : « Le parti peut définir un socle de propositions, mais il ne porte pas le projet présidentiel. Chaque candidat défendra sa propre vision et sa méthode de gouvernement. »

« Faire comme si on s’entendait très bien »

M. Sarkozy, lui, n’en a cure. Il joue à fond la carte du rassembleur, qui ne se soucierait que de maintenir la paix en interne, dans l’espoir de faire passer ses rivaux pour des diviseurs. « Tout ne doit pas être dans l’égo, dans la personne, dans l’image. Alors que la France souffre, que la France est inquiète, nous ne devons pas donner l’image de divisions dérisoires », a-t-il prévenu samedi. Un message à destination des militants de droite, qui restent traumatisés par la guerre Copé-Fillon. « Le spectacle que nous avons donné il y a un an faisait honte (…) Notre famille ne fut pas loin d’en mourir. Aujourd’hui, nous devons dire aux Français : ’quelque soit les déceptions que l’on a pu engendrer -ou que j’ai pu engendrer – on a compris. C’est trop grave. On ne peut plus faire ça’ », a souligné celui qui n’a pas encore officiellement déclaré son intention de participer à ce scrutin. Ce qui ne l’empêche pas de mener lui aussi campagne pour la primaire... sans le dire.

M. Sarkozy, qui ne cesse de se vanter d’avoir pacifié le parti depuis son retour, a même exposé une méthode à ses rivaux pour jouer le jeu du rassemblement. « Il faut que dans la même famille politique, on soit assez grands et assez dignes pour se comprendre, pour s’écouter et pour se supporter... et faire comme si on s’entendait très bien. Et je vous assure : on finit par le croire », a-t-il ironisé, suscitant des rires dans l’assistance.

L’ancien chef de l’Etat a même été jusqu’à applaudir la visite surprise de son principal rival Alain Juppé au campus du Touquet, en début d’après-midi. « J’ai remercié Alain Juppé pour sa venue car à chaque fois qu’une personnalité de notre famille politique viendra à un rassemblement de notre famille, je la remercierai. »

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