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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
11 juin 2015

Retraite : les jeunes générations ne seront pas sacrifiées, assure le Conseil d’orientation des retraites

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D'après les projections du Conseil d'orientation des retraites, la viabilité du système n'est pas menacée...

«La retraite, les jeunes générations n’en verront jamais la couleur». Cette idée s’est peu à peu muée en certitude. Mais est-elle vraie ? «Pas exactement», répond le Conseil d’orientation des retraites (COR), qui s’est penché sur cette question dans son dernier rapport détaillé au grand public ce jeudi.

La durée de la retraite

Si les personnes nées en 1950 partent, en moyenne, à la retraite à l’âge de 60 ans et 8 mois, celles qui sont nées dans les années 1980 quitteront la vie active à 64 ans. Mais, du fait de l’allongement de l’espérance de vie, elles bénéficieront, en moyenne, d’une retraite d’une durée à peu près équivalente. La génération qui disposera du minimum de temps est celle née en 1974. Elle passera de 27 % à 30 % de sa vie à la retraite (selon les scénarios d’espérance de vie retenus), contre 30 % à 32 % pour la génération 1950, qui est la plus favorisée.

Le montant de la pension

Une fois arrivée à la retraite, la génération née en 1940 perçoit, en moyenne, 76 % du salaire moyen qu’elle a gagné pendant sa carrière. Ce taux de remplacement ne va cesser de décroître au fil des générations. Ainsi, les personnes nées en 1990 percevront, en moyenne, de 55 % à 70 % de leur salaire, selon les scénarios retenus (en termes de croissance et de taux de chômage). Mais attention : cela ne signifie pas que le montant de la pension des futurs retraités baissera en euros. Au contraire, cette somme progressera, elle augmentera seulement moins vite que la rémunération des actifs. Autrement dit, le niveau de vie des futurs retraités va continuer de s’améliorer, mais moins rapidement que celui du reste de la population. Rappelons toutefois qu’à l’heure actuelle, les retraités, y compris les femmes, ont un niveau de vie plus élevé que celui des actifs.

La question des femmes

A l’heure actuelle, une femme à la retraite perçoit en moyenne une pension d’un montant inférieur de 25 % à celle de son homologue masculin. Les femmes étant de plus en plus nombreuses à travailler et présentant des carrières de plus en plus complètes, cet écart va se réduire. En 2060, il ne devrait être «que» de 15 %. La différence persistera parce que les femmes continuent, en moyenne, de gagner des salaires inférieurs à ceux des hommes.

Le montant des cotisations

Si les plus jeunes générations auront donc, d’après les prévisions du COR, accès à la retraite, elles peuvent rétorquer qu’elles vont devoir fournir davantage d’efforts pour se l’offrir. C’est en partie vrai. En termes de prélèvements, les plus jeunes cotiseront davantage que leurs aînés. Alors qu’une personne née en 1950 verse, en moyenne, 23 % de son salaire pour notre système de retraite, une personne née en 1990 devra en verser 28 %. Rappelons qu’une personne née en 1932 consacrait «seulement» 16 % de ses revenus au système de retraite.

La durée de cotisation

Si l’effort des jeunes générations en termes de prélèvements va s’accentuer, elles cotiseront pendant moins longtemps, du fait de leur arrivée plus tardive sur le marché du travail et de l’allongement de l’espérance de vie. Alors que la génération née en 1957 passera de 44 % à 45,8 % de sa vie au travail (selon l’espérance de vie), celle née en 1975 y passera de 40 % à 42 %. Ensuite, le temps passé au boulot recommencera à progresser, mais faiblement. Ainsi, une personne née en 1990 passera de 40,5 % à 43,5 % de sa vie au travail.

La viabilité du système n’est pas menacée

Les projections du COR tendent à démontrer que la viabilité de notre système de retraite n’est pas menacée. Selon les scénarios retenus en termes de croissance et de taux de chômage, des excédents pourraient même être dégagés dès le milieu des années 2020. Mais pas sans nouveaux ajustements. Par exemple, pour que le système soit à l’équilibre en 2060 avec le scénario le plus pessimiste, il faudrait allonger l’âge de départ à la retraite de 64 à 64,7 ans, ou augmenter les prélèvements de 1,1 point, ou encore baisser les pensions de -3,4 %... «Mais, même avec ce scénario, les décisions à prendre sont à la portée des décideurs politiques», estime Pierre-Louis Bras, président du COR.

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