HSBC va supprimer 50 000 postes dans le monde
C'est un véritable coup de tonnerre pour l'une des plus importantes banques au monde présente dans près de 80 pays. Le géant britannique HSBC a annoncé mardi un vaste plan de restructuration qui prévoit la suppression de 50 000 dans le monde, soit environ 20% de ses effectifs.
Des milliers de postes devraient par ailleurs être localisés dans des pays à «faible coût/haute qualité» de main d'œuvre, selon ce plan publié sur le site internet de HSBC.
Empêtrée dans des scandales financiers de blanchiment d'argent, de fraude fiscale ou encore dans la vente de produits financiers toxiques avec des amendes colossales à la clef, la banque, qui fait partie du top 5 mondial, va devoir se serrer sérieusement la ceinture pour faire face à une perte de rentabilité.
Après un premier plan entre 2011 et 2013, qui s'était soldé par la suppression de 50 000 emplois et la vente de 70 filiales, ce second plan va se traduire par un plan d'économies de 4,5 à 5,0 milliards de dollars par an d'ici 2017 qui passera par la vente des filiales turque et brésilienne.
«Nous reconnaissons que le monde a changé et nous devons évoluer avec lui», a souligné Stuart Gulliver, le patron d'HSBC en ajoutant : «Le monde est de plus en plus connecté, avec l'Asie qui devrait afficher une forte croissance et devenir le centre des échanges internationaux dès la prochaine décennie». Ainsi, l'établissement s'est fixé comme nouvelle priorité d'accélérer son développement notamment en Chine et dans la zone ASEAN (Association des nations d'Asie du sud-est). L'objectif affiché est de revenir à une rentabilité supérieure à 10% dans les prochaines années.
Né à Hong Kong en 1865 pour financer le commerce de l’opium, HSBC s'est fortement développé dans une logique d'acquisition qui lui a permis de passer la crise financière des subprimes sans faire appel à de l'argent public. Mais aujourd'hui, ce gigantisme a des effets pervers avec de nombreuses branches mortes dans plusieurs pays comme en Amérique Latine, en Turquie... La direction de la banque devrait réduire pour plus de 250 millions d'euros d'actifs dans ces pays.
En outre, la banque devrait décider dans les prochains mois de vendre et quitter son siège social à Londres afin d'échapper à une régulation qu'elle juge de plus en plus contraignante. Stuart Gulliver, le patron de HSBC, a fait savoir que la direction du groupe allait notamment étudier «la taille de l'impôt» pesant spécifiquement sur les banques dans le pays.