Gollnisch : il ne faut pas "sacrifier" Le Pen en raison de la dédiabolisation

Le député européen FN Bruno Gollnisch, proche de Jean-Marie Le Pen, a estimé mercredi qu'il n'y avait "aucune raison" de "sacrifier" quelque "composante" du mouvement "en raison d'une diabolisation artificiellement entretenue".

"Il n'y a aucune raison de sacrifier quelque composante de notre mouvement que ce soit en raison d'une diabolisation artificiellement entretenue, ni de maintenir un climat de tension que chercheraient à nous imposer nos adversaires, responsables du terrifiant déclin de notre pays", écrit l'ancien numéro deux du FN.

Invité de France Info, il a déclaré ne pas avoir "été choqué par ce qu'on trouve" dans l'entretien de M. Le Pen à Rivarol : "D'ailleurs, on y trouve beaucoup d'autres choses que cette référence, une analyse des évolutions démographiques qui conditionnent l'avenir de la France, une analyse sur la Russie, sur le Moyen-Orient, sur le conflit ukrainien (...). Quant à dire que le maréchal Pétain n'était pas le traître qu'on a décrit, plus aucun historien sérieux ne le prétend aujourd'hui", a lancé l'ancien numéro deux du parti d'extrême droite.

Parmi les cadres frontistes qui ont critiqué M. Le Pen, Bruno Gollnisch "croit qu'il est possible en effet qu'il y ait un effet de sidération, de crainte, car on touche à des questions sur lesquelles le système, dirons-nous, a instauré une espèce de tabou. C'est un problème qui se pose vis-à-vis de votre profession (...) : s'il n'est pas permis de donner son opinion sur ces sujets, alors il ne devrait pas être permis de poser la question", a-t-il lancé.

D'après lui, "il faudrait de part et d'autre calmer le le jeu. Chacun doit préserver son sang-froid".

M. Gollnisch a dit "comprendre la grande sensibilité de Marine Le Pen à ce sujet, très soucieuse de l'intérêt général et d'une +dédiabolisation+, et qui sait que ces thèmes servent à notre diabolisation. Je peux comprendre aussi que des cadres récemment arrivés au FN et qui viennent d'autre horizons politiques aient une réaction défavorable, ce que je souhaiterais c'est que personne n'oublie que le FN est une formation qui réunit des gens qui viennent d'horizons très divers, voire opposés", a demandé M. Gollnisch.

Faut-il sanctionner le patriarche frontiste ? "Je crois que sanctionner Jean-Marie Le Pen est assez dérisoire, c'est oublier ce que lui doit ce mouvement, c'est-à-dire son existence même, et aussi tout ce qu'il a su faire progresser au milieu d'épreuves et de sacrifices inouïs".

Après les nouvelles provocations de Jean-Marie Le Pen dans Rivarol la rupture est désormais consommée entre le président d'honneur du FN et sa fille Marine Le Pen, qui compte bien l'empêcher de mener son dernier combat électoral, en Paca aux régionales de décembre.

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