Redécouper les cantons ou supprimer la parité ?
Nicolas Sarkozy, en tant que chef du principal parti de l’opposition éprouve le besoin de prendre systématiquement le contre pied de toutes les mesures prises par le gouvernement.
Cela le conduit à improviser des affirmations sans prendre le soin de vérifier qu’elles sont applicables et/ou opportunes. Quand, au lendemain d’une incontestable victoire de son camp aux récentes élections départementales, il déclare «C’est un engagement : nous ne conserverons pas le scandaleux découpage électoral des cantons», il s’engage dans une direction risquée, surtout quand ce découpage affirmé comme scandaleux a permis une large victoire de la droite.
Quand il affirme «Jamais un gouvernement ne s’était livré à un tel charcutage malhonnête», ne se souvient-il pas des découpages pour les élections législatives effectués par Charles Pasqua pour 1988 et Alain Marleix pour 2012 qui leur avait vu être traités de “charcutiers“, et on se prend à rêver à des découpages faits non par le politique mais par une instance indépendante comme le réclame d’ailleurs le Conseil de l’Europe qui demande à la Hongrie de “veiller à ce que le découpage des circonscriptions électorales soit établi par une autorité indépendante“.
Il annonce en effet vouloir le redécoupage des cantons, alors que le Conseil Constitutionnel continuera à exercer sa vigilance sur une égalité de représentation des populations sur une base démographique, sans rien dire sur la principale novation de cette élection , la mise en place d’un mode de scrutin ayant permis une complète parité des assemblées départementales.
Mais surtout par cette déclaration, il pérennise les cantons, et donc les conseils départementaux, alors qu’il annonçait en septembre 2014 un référendum pour la fusion des régions et des département, ce qui ne semble plus être à l’ordre du jour.
Il reste certes un peu de temps pour préciser les projets et nous devons nous attendre à une succession d’annonces dont la seule cohérence sera dans une opposition résolue à tout ce que décide le gouvernement.