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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
24 février 2015

Départementales : pourquoi il faut prendre les sondages sur le FN avec des pincettes

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A un mois de ce scrutin, plusieurs sondages placent le parti frontiste en tête des intentions de vote. Mais ces résultats flatteurs pour le FN sont à relativiser.

"Départementales : le FN en pole position." Dans son édition du 23 février, Le Figaro n'y va pas par quatre chemins. Sondage Ifop* à l'appui, le quotidien évoque "un pas de plus vers un grand bouleversement du paysage politique". Dans son enquête, l'institut place, en effet, le parti frontiste en tête des intentions de vote (30%) pour le scrutin des 22 et 29 mars, devant les listes de l'UMP-UDI (28%), et celles du PS (20%). Des résultats qui "démontrent aujourd'hui la capacité du FN à s'imposer dans tous les scrutins", analyse Le Figaro.

Cette enquête, comme d'autres sondages similaires publiés ces dernières semaines, doit pourtant être prise avec précaution. Menée à l'échelon national, elle ne tient absolument pas compte des particularités locales, pourtant capitales dans ce type de scrutin – ce que précise d'ailleurs Le Figaro dans son article.

Parce que l'abstention s'annonce forte

"Les départementales sont une triple course d'obstacles pour le Front national", reconnaît le sondeur Jérôme Fourquet, interrogé par francetv info. Concrètement, pour pouvoir se maintenir au second tour, les candidats devront atteindre le seuil de 12,5% des inscrits. Plus l'abstention sera forte – l'Ifop s'attend à ce qu'elle atteigne 57% –, plus il sera donc compliqué de se qualifier. "Dans ces conditions, le nombre de triangulaires sera faible", prédit Jérôme Fourquet. Ce qui ne devrait pas avantager le Front national.

Parce qu'il faut être fort sur l'ensemble d'un département

Plus largement, pour remporter un département, un parti doit l'emporter dans une majorité de cantons. Pour le FN, cela signifie qu'être très bien implanté dans une partie d'un département ne suffira pas à conquérir la présidence d'un conseil départemental : il lui faudra être fort dans l'ensemble du département, ou alors passer des accords avec d'autres partis. 

Parce qu'il y a des singularités locales qui sont ignorées

"Quelle est la valeur des résultats d'un sondage qui cherche à mesurer des intentions de vote pour un scrutin dont les singularités sont en l'occurrence complètement ignorées ?", s'interrogeait déjà à la fin décembre le chercheur Alexandre Dézé, dans Le Monde, à propos d'un sondage similaire publié par l'institut Odoxa. Sans parler du mode de recueil de l'échantillon par internet, "qui tend à produire des effets de surdéclarations en faveur des formations extrêmes", soulignait l'universitaire. "Pour analyser les chances réelles du FN de l'emporter dans un département, il ne faut pas un sondage, mais dix ou vingt s'il y a dix ou vingt cantons", résume le sondeur Jérôme Fourquet.

Parce que même le FN reste très prudent

Cette méfiance à l'égard des sondages, les responsables du Front national la partagent peut-être également. Cela expliquerait, en tout cas, la grande prudence dont ils font preuve, lorsque des journalistes leur demandent le nombre de départements qu'ils espèrent remporter. Officiellement, Marine Le Pen ne formule aucun pronostic. Invitée de France 2, mardi 24 février, sa nièce, la députée Marion Maréchal-Le Pen, a simplement assuré que le FN espérait obtenir au moins "une petite centaine" d'élus.

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