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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
9 février 2015

«SwissLeaks» : artistes, avocats, hommes d’affaires, ces clients français chez HSBC

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Les professions des Français présents sur la liste HSBC sont d’une grande diversité. Mais une diversité avec plusieurs zéros sur le compte en banque. Point d’ouvrier, d’artisan ou de technicien de surface. Plutôt des entrepreneurs, des hommes d’affaires, des avocats, des médecins, quelques célébrités, des héritiers et parfois même des personnes mises en cause par la justice française.

Du show-biz au milieu des affaires en passant par le monde de l’art et du sport, le compte en Suisse se révèle une stratégie financière partagée par les professions les plus rémunératrices. Qu’ils aient été déclarés – c’est très rare – ou non lors de leur ouverture, un bon nombre de ces comptes ont été depuis régularisés auprès du fisc français.

300 millions d’euros ont été recouvrés par l’administration française, en quatre ans de travail sur la liste. Comme ce fut le cas en février 2014, lors du précédent article révélant les noms de détenteurs de comptes chez HSBC Genève, Le Monde a joint toutes les personnalités citées dans le cadre de ses enquêtes, ou tenté de le faire, afin de leur permettre de réagir et de livrer leurs explications. Seule une minorité n’a jamais répondu. Mediapart et Challenges avaient également cité quelques noms à la suite de notre premier article.

Dugarry, Elmaleh, Lavil...

Gad Elmaleh est sans doute le nom le plus connu parmi les clients français de la banque. Alors qu’il est apparu ces derniers mois dans une publicité où il imaginait sa banque idéale, l’humoriste disposait entre 2006 et 2007 à Genève d’un compte sur lequel sont déposés près de 80 000 € maximum. Selon nos informations, M. Elmaleh, qui n’a jamais répondu aux sollicitations du Monde, aurait régularisé sa situation auprès du fisc français.

Lisa Azuelos, réalisatrice du film LOL figure également dans la liste des clients. Elle assure, par la voix de son attachée de presse, que «tout est maintenant réglé» sans donner plus de précisions. L’artiste Christian Boltanski, qui n’a pas souhaité répondre aux sollicitations du Monde, a lui aussi effectué une régularisation, selon nos informations. Il disposait d’un compte numéroté dans la banque suisse.

La présence de certaines personnes parmi les clients s’explique par un compte reçu en héritage. C’est le cas, par exemple, de Stella, l’épouse du scientifique et écrivain Joël de Rosnay, qui disposait d’un compte à la suite d’un héritage, explique le conseil du couple. Leur situation a été depuis régularisée.

Le chanteur Philippe Lavil était dans la même situation. «Ça date de très longtemps, explique-t-il. Je n’ai jamais créé de compte à l’étranger. Il n’y a pas eu de ma part un désir de m’évader fiscalement, je n’en ai d’ailleurs jamais eu les moyens»Il avait hérité d’avoirs à l’étranger et a été contacté par le fisc il y a quelques années. Sa situation est maintenant régularisée.

On peut également trouver le nom de Christophe Dugarry. Le champion du monde de football en 1998, reconverti en consultant sportif, a ouvert en 2005 un compte associé à une société offshore – Faroe Capital, ouverte par la filiale de HSBC dans les Iles Vierges britanniques – nanti de plus de 2 millions d’euros selon les données de la banque. Celui-ci n’a pas souhaité répondre aux questions du Monde.

Les paradis fiscaux sont parmi les rares endroits où l’on retrouve côte à côte les noms de footballeurs et d’hommes politiques. Ainsi, Aymeri de Montesquiou, sénateur (UDI) du Gers, est associé dans les fichiers de la banque à un compte numéroté, ouvert dans les années 1990 et fermé en 1994, lui-même lié à une société écran basée au Panama et nommée Susumi Finance Corporation. Cependant, M. de Montesquiou dément : «Je n’ai pas de compte à l’étranger», affirme-t-il.

Le prisme de scandales affairistes

Parfois, les avoirs sont placés en Suisse pour démarrer des affaires. Peter Lindbergh, photographe de mode, a déposé quelques centaines de milliers d’euros sur un compte à Genève. Son agent explique que c’est «dans le cadre d’un projet de développement d’activités photographiques». Elle précise d’ailleurs que le bureau genevois n’a jamais été lancé. Et que la situation a depuis été régularisée sans que le photographe n’ait à payer d’amende.

Les dirigeants d’entreprise et les entrepreneurs, grands, moyens et petits, sont d’ailleurs présents en nombre dans la liste HSBC. Le coiffeur Jacques Dessange – de son vrai prénom Hubert – est de ceux-là. En 2012, assez tôt donc dans la procédure de contrôles engagés par l’administration fiscale, l’homme d’affaires français a régularisé sa situation. «Monsieur Dessange s’est mis en règle avec le fisc en 2012. Cela lui a coûté cher», a confirmé au Monde l’un de ses conseils. Le propriétaire de salons de coiffure avait dissimulé 1,6 million d’euros en Suisse, selon des relevés de 2006-2007, derrière le paravent d’un compte à numéro et d’une fondation au Panama, Hacienda, créée en 2005.

Citons aussi la famille Mentzelopoulos, propriétaire, entre autres, du prestigieux domaine viticole Château Margaux. A la mort d’Armande Montaner Mentzelopoulos, qui régna longtemps sur le domaine, ses héritiers ont été rattrapés par les avoirs dissimulés en Suisse et sur des places offshore, notamment aux îles Caïmans. Une procédure de régularisation de ces avoirs a été engagée avec l’administration fiscale.

La famille Ouaki – propriétaire de Tati jusqu’en 2004 – figure également dans les listings. Fabien Ouaki, qui a vendu la société familiale en 2004, a hérité de son père un compte caché en Suisse, assorti d’«une société artificielle à Panama». Ce compte avait été créé dans les années 1950 par Jules Ouaki, le fondateur de l’enseigne de vêtements à bas prix, dans la banque de l’ex-financier milliardaire Edmond Safra, rachetée ensuite par HSBC. Le «fils Tati» a reconnu la fraude et régularisé sa situation.

La liste HSBC peut également se lire à travers le prisme de scandales affairistes qui ont ponctué la fin des années 1990 et le début des années 2000. C’est le cas de l’affaire Elf et de l’Angolagate pour lesquels plusieurs protagonistes figurent sur la liste. De l’homme d’affaires André Guelfi, dit «Dédé la sardine», à André Tarallo, l’ancien patron d’Elf au Gabon. En filigrane, apparaissent les puissants réseaux d’alors, précisément ceux de Charles Pasqua. L’ancien ministre de l’intérieur n’y figure pas, mais c’est le cas de l’un de ses hommes forts. Jean-Charles Marchiani, condamné dans l’affaire de l’Angolagate, figure ainsi dans la liste.


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Quand Gad Elmaleh niait avoir un compte en Suisse

Le huffington Post 01

La Caricature de Daniel Hue

Gad - HSBC

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