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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
16 décembre 2014

Revenus agricoles : les céréaliers au régime sec

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C'est une crise sans précédent, un «séisme» selon la FNSEA, principal syndicat agricole. Après une année 2013 déjà catastrophique, les revenus devraient encore baisser en moyenne de 23 % en 2014. Les exploitants céréaliers, producteurs de fruits et éleveurs bovins ne devraient gagner au mieux que 15 000 € en moyenne en 2014, soit 1 250 € par mois.

Chez les céréaliers, que l'on considérait autrefois comme les «nantis» de ce secteur, la crise est virulente. Malgré des productions globalement en hausse, selon les prévisions du service statistique du ministère de l'Agriculture (Agreste), les exploitants ont subi une perte de revenus de 60% en 2014.

En moyenne, le revenu devrait être de 11 500 €, soit un salaire de 958 € par mois. Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, a reconnu depuis Bruxelles que l'agriculture traversait «une difficulté avec des niveaux de prix qui impactent les revenus» même s'«il y a une stabilisation mais à un niveau bas».

Pusieurs facteurs expliquent cet effondrement: les récoltes de céréales ont été abondantes mais de mauvaise qualité. Mais surtout, les récoltes de blé et de maïs dans le monde ont aussi affiché des records. Conséquence: les cours ont chuté pour s'installer sous la barre des 200 euros/tonne. En outre, les céréaliers mettent en avant la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) européenne 2014-2020 qui, selon eux, a fait la part belle à l'élevage au détriment de la grande culture avec des aides en baisse de plus de 10%. Dans plusieurs départements, des «cellules de crise» ont été mises en place. Certains agriculteurs sont obligés de vendre des parcelles, d'emprunter pour acheter les semis de l'an prochain ou, plus grave, de fermer carrément boutique. «Tous les six mois, les comptes de l’agriculture confirment la chute du nombre de paysans. Près de 1% d’emplois disparaîtront encore en 2014», explique la Confédération paysanne.

Les céréaliers ne sont pas les seuls à être sinistrés. Les arboriculteurs aussi mordent la poussière, avec des revenus en baisse de 56%, à 13 400 euros. En cause, une production de pêches et d'abricots «plus abondante» en 2014 et des prix en baisse avec une concurrence espagnole tirant les cours vers le bas. Même chose pour les éleveurs porcins qui subissent l'embargo Russe et la concurrence de l'Allemagne ou de l'Espagne. Leurs revenus devraient reculer de 18% à 22 100 €. Idem pour les maraîchers et horticulteurs, qui perdraient 5,5% de rémunération à 21 300 €.

La PAC a favorisé les éleveurs

Malgré la redéfinition de la PAC, les éleveurs bovins sont aussi dans une situation très difficile avec des revenus attendus en baisse de 21% à 14 500 €. Seule cette stratégie a été payante pour les éleveurs ovins et caprins, qui voient leur rémunération attendue augmenter de 23% à 20 000 €. C'est aussi le cas pour les producteurs de lait, qui ont profité des hausses de prix. Leur revenu a grimpé de 30%, pour s'établir à 30 100 € par an. Toutefois, l'embellie pourrait être de courte durée. Les cours du lait reculent depuis le début de l'année. L'embargo russe sur les produits alimentaires depuis août a enfoncé le clou et la fin des quotas laitiers en avril prochain en Europe ne devrait pas améliorer les choses.

Du made in France dans les cantines

 Face à cette situation, l'Association générale des producteurs de blé (AGPB) a demandé aux pouvoirs publics la mise en place d'un système de «lissage fiscal» qui permettrait aux céréaliers de mieux absorber les fluctuations de leurs revenus. De son côté, le FNSEA a rappelé que la colère s'est déjà manifestée le 5 novembre avec la mobilisation de près de 40 000 agriculteurs. «Il s’agissait bien de montrer à tous que, trop contraints, les paysans français n’en pouvaient plus et qu’on les empêchait de faire leur métier, c’est-à-dire de produire de la qualité !», lance le syndicat, qui demande une baisse des charges, la simplification des règles... Et de poursuivre des actions sur le thème «produire et manger français», en alimentant par exemple les cantines publiques et privées.

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