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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
27 août 2014

L'UMP se penche sur sa stratégie en cas de dissolution

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Alors qu'un bureau politique est convoqué ce soir, Bernard Accoyer estime que la droite doit refuser par principe toute cohabitation.

Pour l’ancien président de l’Assemblée national Bernard Accoyer, la droite doit lever toute ambiguïté sur les conséquences d’une éventuelle dissolution. Dès janvier, Xavier Bertrand avait mis en garde contre «le piège» de la cohabitation, réclamant, sans succès, un refus de principe de la direction de l’UMP. La crise ouverte à gauche relance le débat. «Il faut que François Hollande sache que nous refuserons, en toute hypothèse, de participer à un gouvernement de coalition» explique à Libération l’ancien président de l’Assemblée nationale, alors qu’un bureau politique de l’UMP est convoqué en urgence ce mercredi soir. Bruno Le Maire avait réclamé lundi cette réunion, formulant l’espoir que cette réunion débouchera, une fois n’est pas coutume, sur une «position unitaire de l'UMP».

Alors que plusieurs de ses collègues se sont publiquement prononcés pour une dissolution, Accoyer estime que le bureau politique de l’UMP devrait solennellement prévenir que la cohabitation n’est plus une option : «N’oublions pas 1986. La droite victorieuse n’avait eu que deux ans. Pas assez pour réformer. En 1988, les Français ont zappé de nouveau et réélu François Mitterrand.» Lequel Mitterrand ne s’était pas privé de faire usage de son droit de veto pour bloquer les ordonnances préparées par le gouvernement Chirac.

Dans son discours de rentrée, prononcé mercredi dans la Sarthe, François Fillon a formellement exclu la cohabitation. Constatant que la dissolution de l’Assemblée Nationale était «désormais plausible», il affirme que si «le retour au peuple est toujours la solution pour résoudre une crise politique», il ne saurait être question pour la droite de gouverner avec Hollande. «La France a besoin de changements profonds et rapides, la France a besoin d’une révolution culturelle, la France a besoin d’une véritable union nationale pour le progrès et la croissance ! Seule l’élection présidentielle peut en être le catalyseur. Pas les intrigues et les manœuvres inhérentes à la cohabitation» a poursuivi l’ancien Premier ministre.

Ambiguïtés

Si le gouvernement Valls II n’a pas le soutien de sa majorité, Hollande doit donc savoir qu’il prend le risque, en cas de dissolution suivie d’une victoire de l’UMP, d’être lui même contraint à la démission, estime le parti d'opposition. Comment ? Dans une tribune cosignée avec Gérard Larcher (publiée par Le Figaro du 17 avril), Accoyer est allé chercher ses références sous la IIIe république : «Après la victoire du cartel des gauches aux élections législatives, en 1924, la majorité de la Chambre des députés a refusé d’entrer en rapport avec le Président de la République de l’époque, Alexandre Millerand. Celui-ci n’a eu d’autre issue que de se démettre de son mandat.»

Selon le député UMP Franck Riester, la démission du chef de l’Etat serait d’autant plus justifiée que la crise trouve son origine dans «les ambiguïtés de Hollande, élu sur des promesses non tenues», et non pas «dans un conflit ouvert entre le pouvoir exécutif et l’Assemblée».

La droite irait-elle jusqu’à refuser le pouvoir qui lui serait confié par les électeurs ? L’ancien président de l’Assemblée reconnait qu’il pourrait être «compliqué» d’assumer une telle position. Mais il ne veut pas croire à ce scénario. Le plus probable, selon lui, reste que «les députés frondeurs qui font aujourd’hui les gros bras n’iront jamais jusqu’à mettre le gouvernement en minorité». Plutôt qu'une cohabitation, Accoyer préfère envisager que l 'UMP puisse, le cas échéant, «être la force d’appoint pour faire passer les réformes qui vont dans le bon sens».

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