Le "vrai" Paul Bismuth parle sur i24news

Paul Bismuth est le nom d'emprunt de Nicolas Sarkozy pour ses conversations téléphoniques avec son avocat.

Paul Bismuth, le principal intéressé dans l'affaire des écoutes téléphoniques impliquant Nicolas Sarkozy et son avocat Maître Thierry Herzog, a accordé en exclusivité mercredi soir une interview au Grand Direct de i24News.

Paul Bismuth est le nom d'emprunt que l'ancien président de la République aurait utilisé pour échanger à l'abri des écoutes judiciaires avec son avocat Thierry Herzog. Comme le révèlait Le Canard enchaîné mercredi dernier, l'avocat se serait chargé lui-même des démarches auprès de l'opérateur de téléphonique afin qu'ils puissent continuer à communiquer sous de fausses identités.

Paul Bismuth, un entreprenuer immobilier qui habite en Israël, explique qu'il est tombé des nues lorsqu'il a été contacté par Frédéric Haziza, journaliste à Radio J et à La Chaine Parlementaire. "M. Haziza m'a informé que mon nom avait été utilisé, acheté par maïtre Herzog afin d'avoir des conversations privées avec Sarkozy", dit Paul Bismuth qui révèle que l'avocat est une vieille connaissance de l'époque où ils étaient ensemble au lycée. Mais il précise: "Je n'ai plus de relations avec lui".

"Au début, j'ai cru à une blague, mais après avoir été mis au courant de tous les détails de cette affaire j'ai commencé à rire jaune. Ensuite, j'ai reçu un mail du Canard Enchaîné qui m'a envoyé une copie de ce qui devait être édité". Depuis lors, M. Bismuth explique être l'objet d'un déferlement de mails, de coups de fil, de posts et de twitter le concernant.

Ce n'est pas tant à Nicolas Sarkozy et à maître Herzog qu'il en veut, mais plutôt au système. "J'en veux au système, à toute la bassesse politicienne qui, à priori, sans scrupule du mal qu'elle peut causer et qui oblige un individu X complètement anonyme à s'exposer sous les feux de la rampe lui et sa famille", explique Paul Bismuth qui indique étudier toutes les voies de droit.
"Je m'informe aujourd'hui, cela me prend beaucoup de temps au détriment de mes activités professionnelles et je me réserve un droit de réponse si mon intégrité dans cette affaire devait être mise en cause", indique-t-il.

M. Bismuth évoque des appels intéressés, des rencontres, "des gens qui se sont interposés".

"Mais j'aurais préféré avoir une lettre, un mot d'excuses de maître Herzog et je m'en serais contenté à la limite", dit-il, ajoutant avoir "l'impression d'être un pion dans tout ce sac de détritus".

Quant à l'individu Nicolas Sarkozy, il n'intéresse pas Paul Bismuth. "Je vis en Israël, cela ne m'intéresse pas du tout. Je suis plus intéressé par ce qui se passe ici que par ce qui se passe en France". Mais il précise: "Peut-être que le Parquet réagira à ma place, avant que moi je ne réagisse".

Il souligne "ne pas avoir une volonté pécuniaire" et ne pas être à la recherche d'un accord.

Selon le Journal du Dimanche, deux avocats auraient été dépêchés par Nicolas Sarkozy auprès paul Bismuth pour le dissuader de porter plainte : Francis Szpiner, et, plus surprenant, Gilles William Goldnadel, avocat de Patrick Buisson et secrétaire national de l'UMP.