Retour sur les maisons à 100 000 €, ou l’art de communiquer !

La capacité des medias à se faire écho de projets séduisants et de ne pas suivre leur mise en oeuvre est très étonnante, et nombre de politiques, appuyés par des communicants, en jouent allègrement.

Jean-Louis Borloo en est un exceptionnel archétype. Il avait attiré l’attention en prenant l’initiative de proposer en accession à la propriété des maisons à 100 000 €. Fin 2005, il lançait, à grand renfort de communication, cette maison à 100 000 €. Entre 20 000 et 30 000 de ces habitations devaient sortir de terre chaque année en faveur du logement social et répondre à la forte aspiration d’une frange de la population aux revenus modestes  pour accéder à la propriété.

Trois ans plus tard, en 2008, 4 maisons en tout et pour tout étaient construites, selon Le Figaro. Et des années plus tard, les collectivités doivent intervenir face à des opérations interrompues.

C’est le cas au Havre, comme nous en informe la Lettre d’information du réseau projets urbains. “La ville a décidé de racheter pour un euro symbolique treize maisons “Borloo”, laissées en état d’inachèvement en raison de la défaillance du promoteur, pour terminer leur construction et les remettre à leurs propriétaires. Lancés en 2010, les travaux ont été interrompus début 2012 lors du dépôt de bilan du promoteur, la société LH 53, filiale des Nouveaux ateliers urbains installés dans le Val-de-Marne. Les futurs propriétaires, qui avaient déjà versé une partie du prix de la maison, n’avaient plus que quelques dalles et de rares murs édifiés pour pleurer.”

Et que fait l’initiateur de ce fiasco. Il postule aux plus hautes fonctions.

Et ce fiasco n’a pas empêché une autre Ministre, Christine Boutin, de réitérer le truc, avec d’ailleurs aussi peu de succès (voir La maison à 15 € par jour : un gâchis). Et, une fois de plus les médias complaisant s’en sont fait l’écho on ne peut plus complaisant. Alors, pourquoi se gêner !