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Le Blog de Daniel HUE le Crouycien
8 février 2011

ALERTE NOIRE : la fracturation hydraulique débarque aussi à l'Est de l'Ile de France

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Le prix du baril de pétrole qui ne cesse de grimper, des techniques d’extraction qui nous viennent des USA ( forage horizontal couplé à la fracturation hydraulique) , un code minier français favorable pour la recherche, tous les ingrédients sont réunis pour voir bientôt fleurir à nouveau, des plateformes de forages d’exploration en IDF plus particulièrement dans la partie Est du Bassin parisien."

Extrait de l'article de Henri Delgrange, géologue, membre de Nature Environnement 77

"En Brie, il ne s'agit pas de gaz mais de pétrole non conventionnel, (schistes bitumeux). Mais les technologies sont identiques, les dégats visibles et invisibles aussi. La société civile nationale et régionale s'organise, là, là ou là, mais ne nous y trompons pas, tous les ingrédients sont réunis pour mettre le feu au gaz !! Y compris quand NKM  (ministre) qui essaie de nous assurer que la fracturation ne sera pas utilisée alors que tous les exploitants retenus sont américains, précisément parce qu'ils sont les spécialistes de cette technologie dévastatrice (c'est là qu'on pleure en regardant GASLAND).
Je pense sincèrement qu'il s'agit du rendez-vous qui déterminera l'évolution de la situation environnementale à l'Est de Paris. Le Larzac va encore une fois montrer l'exemple, à nous de faire en sorte que nos petits puissent aussi se dire que nous avons tout tenté pour leur avenir… il ne faut plus rien lâcher de nos terres de Brie".

Logo_Gasland le documentaire choc qui tombe mal pour l'industrie pétrolière

Extrait_film_GaslandDe l'eau du robinet inflammable, des animaux morts, des habitants malades, des nappes polluées... Le tableau brossé par Josh Fox dans le documentaire GasLand, lauréat à Sundance, fait réfléchir. Bien sûr, comme chez Michael Moore, tout est ici à charge et l'industrie combat farouchement ses affirmations. Mais en pleine marée noire, et à mesure que les accidents (fuites, explosions) se multiplient sur la terre ferme, les politiques commencent à exiger des enquêtes qui pourraient mener à davantage de régulations. Histoire de ne pas sacrifier l'eau potable, notamment en amont de New York, sur l'autel du gaz et de l'indépendance énergétique.

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Cette réalité se joue de l’autre côté de l’Atlantique et a pour toile de fond l’exploitation du gaz de schiste . Un gaz prisonnier de la roche en sous-sol que les compagnies extraient à grands coups d’eau, de sable et de produits chimiques. Les impacts de cette activité sur les communautés locales et leur environnement s’avèrent dévastateurs : contamination des nappes phréatiques , conséquences sur la santé , destruction des cadres de vie , etc. Nous sommes loin de l’eldorado dans ces états américains où des foyers, souvent modestes et isolés, en subissent les effets. Donner ainsi une voix aux victimes du gaz de schiste n’est pas le moindre des bénéfices du film.

Alors qu’il est sérieusement question en France d’introduire cette « technologie », un tel documentaire fait œuvre d’utilité publique. Par un retour d’expérience que l’on ne souhaiterait jamais connaître, Gasland témoigne du prix beaucoup trop élevé à payer pour une hypothétique indépendance énergétique visée par l’exploitation de ce gaz, outre l’existence des alternatives renouvelables.

Gasland est visionnable gratuitement sur Internet. Espérons qu’il remportera prochainement l’oscar du meilleur documentaire, distinction qui inciterait à une sortie sur nos écrans dans l’hexagone.

Halte au gaz de schiste ! Signez la pétition « Gaz de schiste : non merci ! »

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Commentaires
M
Bonjour,<br /> <br /> <br /> Voici la liste des produits utilisés, en pièce jointe, pour le mélange de fractionnement.<br /> J’ai réussi à avoir les commentaires d’un spécialiste, ci-dessous, livré « brut de fonderie » :<br /> -----------------------------<br /> - Le « proppant », ou agent de soutènement, est constitué de billes calibrées de matériaux tel le sable; il sert à empêcher la fracture de se refermer, et il a donc vocation à rester en place.<br /> <br /> - L’acide chlorhydrique semble incompatible avec l’hydroxyde de sodium (et non le carbonate de sodium ou de potassium) cité plus loin. En général, on pompe des fluides alcalins (pH de 9 à 10) et donc enrichis en hydroxyde de sodium. L’utilisation de l’acide chlorhydrique est réservée à des opérations spéciales, pour des opérations sporadiques lorsque la zone à traiter contient des carbonates. Dans ce cas, il est injecté pur (généralement en concentration dite 15X). Il sert aussi à réguler finement le pH du gel utilisé en fracturation hydraulique (qui est différent de la boue forage, alcaline, elle). Les ions sodium et chlorure sont parfaitement anodins. Les hydroxydes ou les ions H+ résistent mal à la dilution, par définition même du pH.<br /> <br /> - Le réducteur de friction est fondamentalement un lubrifiant, destiné à réduire les pertes par frottement entre le train de tiges, qui tourne, et les cuvelages, fixes. Ce sont des huiles minérales, moins denses que l’eau, dont elles sont séparées par simple décantation. Je ne vois pas ce que le polyacrylamide vient faire là.<br /> <br /> - Le « surfactant », en français tensioactif, permet l’émulsion de phases non miscibles. Je ne vois pas comment l’isopropanol, le grand frère de l’alcool éthylique de nos boissons fermentées, pourrait augmenter la viscosité d’un mélange (sinon par la réalisation d’une émulsion, mais on parle d’une légère augmentation de viscosité, rien à voir avec ce que l’on veut obtenir), mais je crois plutôt qu’il est utilisé comme tensioactif. <br /> <br /> - L’augmentation de la viscosité de la boue de forage est obtenue par des polymères, comme, justement le polyacrylamide, placé par erreur dans la mauvaise case. On en utilise aussi dans les boues de forage de puits verticaux. Dans les temps anciens, on obtenait le même effet avec de l’amidon. L’objectif est de permettre la remontée des copeaux de roche broyée, qui ne remonteraient pas en utilisant simplement de l’eau, pas assez visqueuse (vitesse de chute des copeaux supérieure à la vitesse ascensionnelle de la boue en cas de forage à l’eau claire).<br /> <br /> - Le chlorure de potassium est un produit pas sympa, qui achève les condamnés à mort aux USA lorsqu’il est injecté en intraveineuse. On en utilise, parce que l’ion potassium a la particularité d’empêcher les argiles, traversées en forage, de gonfler. On stabilise ces argiles avec ces ions potassium. Une fois dilués, les ions chlorure et potassium redeviennent parfaitement anodins.<br /> <br /> - Le « gelling agent » est vraiment spécifique à la fracturation hydraulique. Il faut que le fluide pompé soit très visqueux, beaucoup plus que la boue de forage, pour « porter » les grains de sable jusqu’à leur destination ultime, au cœur de la fracture. Il faut ensuite « casser » le gel, comme une mayonnaise qui tombe, pour pouvoir expulser les liquides du puits en laissant le sable au fond. Pour casser le gel avec retard, on utilise le « persulfate d'ammonium » (http://www.cdc.gov/niosh/ipcsnfrn/nfrn0632.html). Je ne connais pas ces produits, et ne me prononcerai pas. Wikipedia signale juste que l’hydroxyethyl cellulose est utilisé dans des médicaments. On peut donc créditer ce produit d’une toxicité modérée. De mémoire, mais sans garantie, je crois qu’on ajuste le timing de destruction retardée du gel en agissant, finement, sur le pH. C’est sans doute là que l’acide chlorhydrique trouve sa place.<br /> <br /> - Le « scale inhibitor » est destiné à prévenir le dépôt de précipités (tartre, sulfate de baryum, etc.) sur les tuyaux. L’éthylène glycol est utilisé comme antigel. Il est dangereux par ingestion.<br /> <br /> - Le « pH adjusting agent », déjà rencontré, sert à monter le pH. Je vois mal un carbonate remplir ce rôle, ordinairement dévolu aux hydroxydes. Les foreurs utilisent de la soude (soude caustique, comme on disait puis). Ce produit redevient parfaitement anodin par dilution.<br /> <br /> - On a vu le persulfate d’ammonium, qui permet de choisir le moment où on casse le gel.<br /> <br /> - Le « crosslinker » m’est mal connu. Je le comprends comme étant un produit qui permet de maintenir la viscosité d’un gel, alors que les températures croissantes dans un puits tendraient à la faire chuter. Je ne connais pas les borates (de sodium - http://www.cdc.gov/niosh/ipcsnfrn/nfrn0567.html - ou de calcium), mais leurs toxicités apparaissent faibles.<br /> <br /> - L’iron control évite le dépôt de rouille sur les tuyaux, par réduction chimique de la rouille. L’acide citrique est parfaitement anodin. Sauf pour les personnes souffrant d’aigreurs d’estomac.<br /> <br /> - Les deux derniers sont moins anodins, mais on les utilise pendant toute la durée d’un forage, sauf pour la traversée des aquifères de surface. L’inhibiteur de corrosion est un produit pas sympa. Il permet d’éviter la corrosion du matériel tubulaire dans le puits, et surtout celle des cuvelages, qui ont vocation à rester à perpétuité. On ne peut pas faire l’économie de ce produit. Malheureusement, il n’en a pas été trouvé d’anodins. L’arsenic a vite été prohibé, pour le remplacer par des inhibiteurs organiques. Le N,N-dymethylformamide a la fiche de sécurité suivante : http://www.cdc.gov/niosh/ipcsnfrn/nfrn0457.html.<br /> <br /> - Le bactéricide est également indispensable, pour interdire toute contamination bactérienne des niveaux géologiques traversés. On connaît des peuplements bactériens anaérobies involontaires dans le Dogger du Bassin de Paris, parce que la boue de forage était préparée, sans traitement, à partir de l’eau de l’étang d’à côté. Du coup, quand ces bactéries trouvent des ions sulfate, elles se régalent et les réduisent en sulfure d’hydrogène, meurtrier. Ca peut durer indéfiniment. Heureusement, les bactéries voyagent peu (sauf dans les puits d’injection d’eau), et elles restent aux endroits où on les a mises, aux abords de puits. Les propriétés du glutaraldéhyde sont décrites au lien : http://www.cdc.gov/niosh/ipcsnfrn/nfrn0158.html : c’est le moins sympa de la bande. <br /> <br /> Il faut bien comprendre que tous ces produits, sauf le sable, l’agent gélifiant, le briseur de gel et sans doute le crosslinker, sont utilisés dans les forages ordinaires, même verticaux.<br /> -----------------------------<br /> <br /> <br /> Voici son avis sur la règlementation minimale à mettre en place sur cette activité :<br /> <br /> (1) Les précieux aquifères de surface sont bien protégés de toute contamination, tant lors des opérations de forage à leur traversée que lors des fracturations hydrauliques précédant la mise en exploitation.<br /> (2) La distance verticale entre le drain horizontal destiné à produire le shale gas et les aquifères d’eau potable est suffisante pour assurer une absence totale de migration verticale du gaz vers ces aquifères d’eau potable.<br /> (3) La cimentation du dernier tubage avant le drain horizontal est parfaitement contrôlée, restaurée si elle n’est pas satisfaisante, ou que le forage est abandonné si la cimentation n’est pas réparable.<br /> (4) Les produits chimiques utilisés sont parfaitement contrôlés, tant à l’entrée qu’en sortie. A noter que cela est valable pour tous les forages, de shale gas ou pas.<br /> (5) L’élimination de ces produits chimiques nocifs ou toxiques est faite dans les règles, et contrôlée par un organisme indépendant. Même remarque qu’au 4 ci-dessus.<br /> <br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> <br /> Yann Berdagué
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